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Argentine : le mouvement LGBT et les révolutionnaires

Cet article est écrit par un militant du Mouvement socialiste des travailleurs (MST), un parti trotskyste argentin, qui revient ici sur son appréciations du mouvement LGBT et ses interventions.

Notre mouvement est puissant, nos marches des fiertés mobilisent aujourd’hui plus d’un million de personnes dans tout le pays. Sous la direction de la Fédération argentine LGBT qui regroupe plus de 120 organisations, dont notre courant, nos luttes unitaires avec d’autres secteurs ont permis de gagner la loi du mariage pour tous et toutes, avec le droit à l’héritage et à l’adoption, la loi sur l’identité de genre, avec le changement d’état civil, le traitement hormonal et chirurgical gratuit et sans conditions, la loi du quota trans de 1 % dans les emplois publics, la troisième option de genre indéfinie sur la carte d’identité, la nouvelle loi plus protectrice sur le VIH…

Deux événements politiques majeurs ont donné son élan au mouvement LGBT. D’abord, le mouvement des droits humains, qui a joué un rôle essentiel pour renverser la dictature militaire en 1982. Ensuite, la rébellion populaire de décembre 2001, durant laquelle nous avons viré cinq présidents en un mois !

L’histoire du mouvement LGBT argentin commence en novembre 1967, deux ans avant Stonewall, lorsque des travailleurs de gauche ont créé le premier groupe politique gay. En 1971, plusieurs groupes ont fondé le Front de libération homosexuel (FLH), qui avait des liens avec le péronisme1 de gauche et avec notre parti. Lorsqu’en 1975, un groupe armé d’extrême droite a menacé le FLH de mort, nous lui avons prêté notre local central pour se réunir. Et durant la dictature, qui a assassiné cents de nos camarades du PST figurait un militant du FLH.

Le mouvement a repris en 1983. Depuis, nous avons intégré les revendications LGBT dans notre programme et nous sommes présents dans les marches des fiertés depuis la première qui s’est tenue, en 1992, où nous étions le seul parti politique. Nous lions ces luttes à d’autres mots d’ordre tels que « Dehors le FMI » ou « Liberté pour les prisonnier.e.s politiques », et nous avons joué un rôle clé pour que le slogan central de la prochaine marche vise le gouvernement : « Pas un ajustement de plus, pas un droit de moins ! »

Avec la crise et les politiques d’austérité, le gouvernement coupe les aides aux collectifs, les violences policières et les transféminicides continuent, la droite et l’extrême droite politique et religieuse sont à l’offensive. Nous impulsons donc toujours l’unité d’action pour défendre chacun de nos droits, tout en dénonçant le gouvernement et le système, en promouvant le socialisme, et en construisant un parti révolutionnaire. Cette politique nous permet de regrouper des militants et militantes de l’avant-garde, et d’obtenir une large reconnaissance dans le mouvement. La lutte continue !

Pablo Vasco, dirigeant de la Fédération argentine LGBT et du MST, section argentine de la Ligue pour une internationale socialiste (LIS) membre du Front de gauche des travailleurs – Unité (FIT-U)

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)

 

 

1 Courant politique argentin bourgeois aux contours très larges, dont se revendique l’actuel président Fernández