Nos vies valent plus que leurs profits

Augmenter les prix et les profits… mais surtout pas les salaires ?

Si l’on en croit les dires du gouvernement, ce sont les augmentations de salaires qui alimenteraient l’inflation. Tous les patrons sont donc ligués pour les éviter. Les banques centrales de la planète relèvent les taux d’intérêt pour décourager les investissements et alimenter volontairement le chômage, afin de faire pression sur les travailleurs qui voudraient revendiquer.

Derrière tout cela, il y a cette idée que la population consommerait trop, faisant grimper les prix sous l’effet de la loi de l’offre et la demande. Un comble quand les classes populaires doivent économiser sur tout pour tenter de joindre les deux bouts ! Loin d’être excessive, la consommation des ménages n’a cessé de dégringoler depuis deux ans sous l’effet de l’inflation et se situe aujourd’hui 5 % en dessous de son niveau d’avant la pandémie.

La lutte des classes, jusque dans notre assiette

Ceux qui décident de la valse des étiquettes, ce sont d’abord les patrons. Ce sont eux qui ont profité des pénuries provoquées par la pandémie, puis par la guerre en Ukraine, pour faire monter les prix dans les secteurs les plus touchés, comme le transport maritime, la sidérurgie, l’électronique, l’énergie ou la production céréalière. Puis l’ensemble du patronat s’est passé le mot, le coût des matières premières servant de prétexte à accroître les marges.

L’inflation actuelle est surtout celle des profits des grands groupes, qui battent des records. Le patron de TotalEnergies tente de nous émouvoir sur la vente à perte que le gouvernement voudrait lui imposer, mais, avec 11,5 milliards de bénéfices net au premier semestre 2023, le groupe est bien loin de vendre ne serait-ce qu’à prix coûtant. Les barons du CAC40 ont encore augmenté leurs bénéfices de 11 % en début d’année, alors même que les ventes diminuent. La nouvelle stratégie patronale pour maximiser les profits se résume à : vendre moins… mais plus cher !

 

 


 

 

Article du dossier publié dans Révolutionnaires no 6.

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