Voici deux ans que les manifestations pour les droits des femmes sont confrontées à la présence du collectif sioniste NousVivrons et du collectif d’extrême droite Némésis. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Le collectif Némésis, créé en 2019 sous couvert de féminisme, fait porter aux immigrés en général, et aux « musulmans » en particulier, la responsabilité des violences sexuelles. Adeptes d’actions « coup de poing » en infiltrant des manifestations du mouvement ouvrier, ils se revendiquent d’un féminisme identitaire ou de droite. C’est ce groupe et leur combat que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a félicité le 21 janvier 2025…
NousVivrons s’est créé à la suite du 7 octobre. Dans les « valeurs » du collectif, on peut lire : « Nous sommes sionistes. Nous défendrons toujours le droit de l’État d’Israël à exister et à vivre en paix. » Leur charte demande ainsi la reconnaissance de l’antisionisme comme manifestation de l’antisémitisme.
Ces deux collectifs ont pour point commun d’instrumentaliser le féminisme pour développer une propagande sioniste, colonialiste, raciste décomplexée. Pourtant, depuis deux ans, il n’a pas été possible d’avoir d’emblée une prise de position unitaire contre la présence de ces collectifs dans les manifestations féministes. Un certain nombre d’organisations semblaient gênées aux entournures à l’idée d’être taxées d’antisémites si elles refusaient la présence de NousVivrons. Plus même, en mars 2023, NousVivrons a eu une place dédiée dans le cortège, mais leur intégration violente avec service d’ordre « gros bras » a finalement entraîné un positionnement en leur défaveur. Pourtant, en novembre 2024, elles se sont tranquillement installées en fin de manif, protégées par la police. Laissant ainsi tout loisir à Némésis de faire de même.
Nous avons la responsabilité de nous démarquer de ces organisations et de les refuser dans nos cortèges. Alors même qu’un militant syndicaliste a été poignardé récemment à Paris par un petit groupe de fachos, il faut dans la pratique, sur le terrain de classe et de luttes, s’opposer à la banalisation de leur présence dans nos manifs !
Armelle Pertus
Sommaire du dossier : Violences sexistes et sociales : en finir avec le capitalisme et le patriarcat
- 8 mars : une journée née des luttes ouvrières
- Un vent mauvais souffle contre les droits des femmes
- L’Évars : face aux attaques réactionnaires et au manque de moyens, un avenir bien compromis
- VSS : le capitalisme, terreau fertile des violences de genre
- Avec Némésis et NousVivrons, notre ligne est claire : hors de nos luttes !