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Briseurs de grève de Valerio Evangelisti

Traduction de Gisèle Toulouzan et Paola de Luca – Libertalia, 2020, 18€, 528 p.

Écrit en 2011, traduit presque 10 ans plus tard, il s’agit du troisième opus de la trilogie américaine du romancier italien Valerio Evangelisti (après Anthracite et Nous ne sommes rien soyons tout). Il y dresse l’histoire du mouvement ouvrier américain des années 1880 – 1920 mais surtout de sa répression particulièrement sanglante à travers la figure de Bob Coates. Homme du peuple réactionnaire, Coates sert de petites mains aux patrons. Embauché par diverses agences de détectives spécialisées dans la casse du mouvement ouvrier, dont la très célèbre Pinkerton, ancêtre de la CIA, il infiltre les organisations syndicales et tabasse les grévistes. Le récit démarre dans un monde ouvrier en ébullition, au lendemain des grandes grèves générales de 1877 et se poursuit jusqu’à la fondation et la montée du syndicat IWW (Industrial Workers of the World), la « One big union » d’où le titre original est tiré.

Valerio Evangelisti nous a quittés depuis presque un an en laissant derrière lui un travail romanesque riche, documenté et profondément engagé. Briseurs de grève est un roman ambitieux et idéal pour se plonger dans l’histoire du mouvement ouvrier et syndical américain.

Alex Glück

(Article paru dans Révolutionnaires, numéro 9, janvier 2024)