« Gouverner, c’est prévoir ! » disait au 19e siècle le très réactionnaire politicien Adolphe Thiers. Une maxime qu’ à l’évidence n’applique pas le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. Il avait lancé en fanfare le 15 septembre dernier une campagne contre la bronchiolite, qui touche les bébés infectés par un virus respiratoire. Tous les parents pouvaient commander un traitement en pharmacie si leur bébé était né depuis février. Le ministre se félicitait de « la réussite exceptionnelle » de cette campagne et « du taux d’adhésion très important dans la population ». Mais le succès a été tel qu’aujourd’hui le Beyfortus, le traitement contre la bronchiole développé par le groupe Sanofi, n’est plus disponible en pharmacie dans sa version 50 mg, destinée aux bébés de moins de cinq kilogrammes, et désormais réservée aux seules maternités. Les pharmacies pourront cependant continuer à commander la version 100 mg, qui s’adresse aux bébés d’un poids supérieur. Le ministre a reconnu qu’il s’agissait de gérer des stocks disponibles qui s’avèrent insuffisants. Peut-être aurait-il été judicieux de les contrôler avant de lancer cette campagne ?