Nos vies valent plus que leurs profits

Budget 2025 : le SNU en PLS

Gabriel Attal avait annoncé sa généralisation à toute une classe d’âge d’ici 2026. Mais le Service national universel (SNU) s’est vu couper les vivres par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Le SNU est un séjour de cohésion de 15 jours, destiné aux jeunes de 15 à 17 ans. Presque une colonie de vacances, mais avec des flics et des militaires en guise de moniteurs ! Levée du drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme et promotion des métiers de l’armée… Étonnamment, ce programme alléchant n’a pas permis d’attirer les jeunes, à part ceux qui ont des parents sous l’uniforme (46 % des participants). D’où l’interrogation de certains élus : dépenser autant d’argent pour prêcher des convertis, est-ce bien raisonnable ?

Le SNU coûte cher, 160 millions d’euros en 2024. La Cour des comptes estime que sa généralisation pourrait représenter un budget de plus de 10 milliards. D’où la décision des Assemblées de le supprimer de la loi de finances 2025. Mais, avec l’augmentation des budgets militaires et la montée des tensions de part le monde, on ne doute pas que l’État se creuse les méninges pour savoir comment fabriquer des petits soldats, avec ou sans SNU. Il y a peu, c’était Bruno Retailleau qui vantait les vertus de la pédagogie façon militaire, pour « reciviliser » les « jeunes délinquants ». Un avant-goût (bien rance !) de ce que l’État nous prépare ?

11 novembre 2024, Martin Duquesne