Nos vies valent plus que leurs profits

Budget, dette publique. La pompe à fric pour vider les poches des classes populaires et remplir celles des riches

Le gouvernement Barnier a, paraît-il, découvert un déficit budgétaire beaucoup plus important qu’annoncé, ce qui justifierait les 60 milliards de coupes qu’il finira par imposer à coup de 49.3 une fois le rideau retombé à l’Assemblée et au Sénat.

Barnier a prétendu que les efforts étaient répartis sur tout le monde, les entreprises contribuant par exemple pour 4 milliards. Las ! Le Sénat est en train de réduire de moitié cet « effort ». On peut parier que le gouvernement ne s’y opposera pas, tout comme on sait qu’il ne reviendra pas sur les coupures dans les budgets de l’éducation, de la santé et de toute la fonction publique, bref, tout ce qui est utile à la population. Barnier ne touchera pas au crédit d’impôt recherche (CIR), qui prive l’État de près de 8 milliards de recettes. Il ne remet pas en cause le principe des exonérations de cotisations sociales qui coûtent environ 80 milliards au budget de l’État. Pas question non plus pour Barnier de toucher aux dépenses d’armement gigantesques de 430 milliards jusqu’en 2030.

Les ministres, anciens et nouveaux, invoquent la dette publique qui, avec 3 200 milliards d’euros, se situe à 112 % du PIB. Ce qui permet aux politiciens d’invoquer le « bon sens » : nous ne pouvons pas dépenser plus que nous ne gagnons ! Peu leur importe que la comparaison soit aberrante puisque la dette publique est, à 85 %, remboursable dans un délai situé entre dix et cinquante ans, alors que le PIB est calculé annuellement1.


 

1 En comptant de cette façon, quelqu’un qui touche chaque année 20 000 euros et achète à crédit sur vingt ans un logement de 100 000 euros serait endetté à… 500 % ! Avant de prêter l’argent, les banques calculent heureusement le taux d’endettement en comparant ce qui est comparable, c’est-à-dire la mensualité du crédit et le salaire mensuel !

Cet article est paru dans un dossier de Révolutionnaires no 23

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