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Camp de la TIR : internationalisme, théorie et pratique

Camp de la TIR, août 2023. Photo : Hermann Click

La Tendance pour une internationale révolutionnaire (TIR), le regroupement international auquel participent les membres du courant Anticapitalisme & Révolution du NPA, a tenu du 2 au 5 août son septième camp estival, près de Ségovie dans l’État espagnol. Cent-soixante militants et sympathisants révolutionnaires de France, de l’État espagnol, de Grèce et d’Italie étaient rassemblés.

Guerre en Ukraine, inflation, crise climatique… : toute l’actualité nous prouve que vouloir changer la société demande de dépasser le cadre étriqué des frontières. Dès 1845, Marx avait développé l’idée selon laquelle les travailleurs n’ont pas de patrie : « la nationalité du travailleur n’est ni française, ni anglaise, ni allemande, elle est le travail, l’esclavage salarié, la vente de soi-même. Son gouvernement n’est ni français, ni anglais, ni allemand, il est le Capital. Son air natal n’est ni français, ni anglais, ni allemand, il est l’air de l’usine. » Le capitalisme s’est développé au niveau mondial, avec un marché et une division du travail à cette échelle. De ce fait, la classe ouvrière est une classe internationale. Nous nous fixons donc l’objectif – ambitieux mais indispensable – d’avancer vers la construction d’une organisation internationale pour la révolution et le communisme. Ce besoin, dont nous avons discuté sous divers aspects, constituait le fil rouge de cette septième édition, notamment lors de meetings sur la nécessité d’une réponse ouvrière et mondiale à la crise climatique ou sur les luttes dans divers pays.

Avec les formations sur le militarisme, la guerre et le capitalisme, sur l’économie capitaliste et sur les enseignements du coup d’État chilien de 1973, nous avons débattu de l’urgence et des moyens d’en finir avec le capitalisme. Des débats en petits groupes ont permis d’aborder de nombreux sujets d’histoire et d’actualité : mieux connaître des figures du mouvement ouvrier (Mother Jones, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin), réfléchir sur le trotskisme (son actualité, les trotskistes et la Seconde Guerre mondiale, l’implantation dans la classe ouvrière), le bilan du gouvernement PSOE-Podemos en Espagne, le mouvement contre la réforme des retraites en France, la démocratie ouvrière, l’insurrection du ghetto de Varsovie…

Le camp a été aussi l’occasion de mettre sur pied de manière concrète une politique internationale, en planifiant notre participation commune au contre-sommet de l’Union européenne qui se tiendra à Grenade fin septembre-début octobre.

Enfin, pour la délégation française ce camp était particulier, car il était le premier depuis le 5e congrès du NPA et la scission imposée par l’ex-plateforme B. Nous avons pu mesurer à quel point la situation du NPA intéresse par-delà les frontières. Mais aussi discuter de l’occasion enthousiasmante qu’elle représente de fusionner différentes traditions militantes issues du trotskisme dans un parti militant, utile dans la lutte des classes, communiste et révolutionnaire. Une possibilité que nous voulons explorer en France… et à l’échelle internationale.

Gaël Klement

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 4, septembre 2023..)