Cette année, les NAO ont été menées avec le bâton plus qu’avec la carotte dans la majorité des branches du groupe Suez. Les syndicats majoritaires ont tous signé pour des augmentations inférieures à 2 %. Et à aucun moment, ces syndicats n’ont mobilisé les salariés.
À l’exception de la branche Suez Eau France…
Cette branche du groupe, qui est en fait l’ancienne Lyonnaise des eaux, compte environ 10 000 salariés. Avant la dernière réunion de « négociation », les syndicats CGT, CFDT, FO et CFE-CGC ont lancé un préavis de grève pour obtenir 2 %. Cela a eu le mérite de faire discuter des collègues, sauf qu’aucune assemblée générale n’a été organisée pour préparer la grève. Enfin, l’intersyndicale a annulé son préavis cinq jours avant la grève, en ayant obtenu 1,2 % d’augmentation générale et 0,5 % en individuelle. Et de féliciter tout le monde pour sa « mobilisation » qui a fait plier le patron.
Si l’enterrement semblait joué d’avance, les directions syndicales ont prouvé qu’elles menaient ces négociations avec surtout l’envie d’en finir sans faire de vagues.
La seule bagarre perdue d’avance est celle qui n’est pas menée. Ces syndicats diront qu’ils l’ ont menée… Sans passer par la case bagarre !
Pour les travailleurs combatifs, ce mauvais tour de passe-passe laisse un goût amer et alimente la frustration de voir les actionnaires s’empiffrer pendant qu’on nous offre les miettes : 30 euros brut par mois, pour les plus bas salaires.
Malgré cela, dans certaines branches et filiales du groupe, des travailleurs se sont réunis à l’appel de syndicats locaux, montrant leur détermination à accepter sans rien faire. Si d’autres leur emboîtaient le pas, une vraie bagarre offrirait des perspectives autres que la paix sociale au bénéfice des patrons.
27 avril 2025, Correspondant