Nos vies valent plus que leurs profits
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Dans la fosse à lisier des idées de l’extrême droite

Le Rassemblement national (RN) met en avant ce qu’il appelle une « écologie du bon sens » face à une « écologie punitive » venue de Bruxelles. Jordan Bardella avance le mot d’ordre de la « souveraineté alimentaire ». Manger « français », quitte à ce que nos assiettes soient pleines de pesticides !

Le RN met en avant le localisme : rejeter tout ce qui vient de l’étranger, c’est le pendant « écologique » à son agenda xénophobe. Il propose une « exception agriculturelle » pour exclure le secteur agricole des accords de libre-échange. Consommation locale et protection qualitative n’ont rien d’aberrant en eux-mêmes… L’internationalisation de certaines productions agricoles non plus. Par contre, l’extrême droite ne dit rien sur l’accumulation capitaliste d’une industrie agro-alimentaire qui, justement, prospère sur un marché agricole mondialisé Rien sur l’agriculture intensive qui rend les sols infertiles, ni sur les pesticides qui les empoisonnent. Protectionnistes à l’encontre de la production des autres pays, et libre-échangistes pour ses propres marchandises quand on les vend à l’international : voilà un refrain nationaliste, cette prétendue « économie du bon sens », qui arrange les gros producteurs agro-alimentaires, qui font une bonne partie de leurs profits à l’exportation !

Martin Éraud

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 10, février 2024)