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Dans la septième puissance du monde, il n’y a pas d’enseignants devant chaque classe depuis cinq semaines!

C’est comme un mantra, inaliénable, semble-t-il, un ministre de l’Éducation ça ment ! Et Gabriel Attal, de ce point de vue, entame brillamment son premier mandat. Il assurait « mettre le paquet » et garantissait, avec Macron en écho, « un professeur devant chaque classe ». Assurément, il a mis le paquet pour flinguer la rentrée de pas mal d’élèves. C’est le cas à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, ville populaire classée aux deux tiers en éducation prioritaire et éducation prioritaire renforcée et dont le dernier tiers, sorti du classement en 2015 par la réforme de Najat Vallaud-Belkacem, devrait en urgence être reclassé tant tous les indicateurs sociologiques et scolaires sont dans le rouge carmin.

Depuis le 4 septembre, 200 enfants sont touchés par une absence totale ou partielle de maître ou maîtresse devant la classe. Il s’agit soit de postes totalement vacants, soit d’absences longues prévues depuis des mois donc anticipables. Le 28 septembre dernier, 12 écoles étaient impactées par ce manque d’enseignants et d’enseignantes, auquel s’ajoute l’absence de 7 équivalents temps plein de poste d’AESH. Face à l’hécatombe scolaire et sociale, les parents ont, dès le début de la deuxième semaine de rentrée, tiré la sonnette d’alarme. Très vite, les réflexes pris l’année dernière lors des mois de mobilisation contre la carte scolaire se sont réactivés. L’expérience d’une lutte commune entre parents et enseignants, soutenus par la municipalité, s’est jointe à la colère et à la détermination de celles et ceux touchés en cette rentrée par de nouveaux manquements élémentaires de l’Éducation nationale au droit à l’éducation pour tous.

C’est l’occupation d’une classe par des parents d’élèves et la menace par une inspectrice de faire appel à l’intervention des forces de l’ordre qui aura permis à la mobilisation de sortir un peu de l’anonymat. Après des blocus journalier sur un groupe scolaire, une journée de grève suivie à plus de 50 % par les enseignantes et enseignants et doublée d’une opération école morte initiée par les parents et paralysant le fonctionnement de sept écoles, après deux audiences avec l’inspectrice de circonscription, une audience avec le cabinet du directeur académique, une demande d’audience au ministre et de nombreux passages médias, les remplaçants ont commencé à être nommés sur la ville. Au bout de cinq semaines après la rentrée…

Ainsi, une fois encore, seule la mobilisation et la pression exercée payent ! Mais sans naïveté, car l’administration assume entièrement le fait qu’un seul de ces remplacements sera pérenne toute l’année. Comment croire que les services de l’éducation arriveraient en 15 jours à faire ce qu’ils ont raté en deux mois, à savoir préparer une rentrée !

C’est pourquoi, dès la semaine de la rentrée, parents et enseignants prévoient de se retrouver en assemblée générale pour faire le point et décider des initiatives à prendre pour que cette hécatombe ne recommence pas. En attendant, chaque jour, le décompte des absences non remplacées se poursuit, mobilisant toutes les ressources des écoles, parents comme enseignants. Et déjà se profile la lutte à venir contre la fermeture prévisible de classes puisque le budget 2024 envisage de nouvelles coupes budgétaires dans la fonction publique.

Correspondantes