(Ci-dessous l’édito du lundi 23 juin. L’éditorial du mardi 24 juin est disponible à cette adresse.)
Samedi, les États-Unis ont bombardé les principaux sites nucléaires iraniens. Trump fait ainsi basculer dans une autre dimension la politique guerrière de Netanyahou. Celui-ci bombarde déjà l’Iran depuis dix jours, après s’en être pris à la Syrie, au Liban et au Yémen, et alors que le génocide à Gaza se poursuit.
Une nouvelle guerre au nom de la paix et de la démocratie
Le prétexte de ces bombardements est d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe nucléaire, dont le développement a repris depuis que Trump a rompu en 2018 l’accord de limitation sur le nucléaire iranien signé trois ans plus tôt. Bien sûr, il n’est pas rassurant que de plus en plus d’États dans le monde, y compris les plus réactionnaires, développent de telles armes. Mais aujourd’hui, dans la région, c’est Netanyahou, le boucher de Gaza, qui possède l’arme nucléaire ! Quant à Trump, il préside le seul pays qui dans l’histoire a utilisé cette arme, pour terroriser la population japonaise en 1945 ! Trump dit que « l’Iran doit maintenant faire la paix ». Quelle paix, quand ses prétendus défenseurs attaquent et bombardent eux-mêmes à tout-va ? En réalité, les fauteurs de guerre d’aujourd’hui, Trump et Netanyahou, soutenus hypocritement mais bien réellement par Macron, ne craignent qu’une chose : la révolte des peuples.
Qui sont les terroristes ?
Dans son discours, Trump dénonce le « caïd » iranien qui « soutient le terrorisme ». Mais qui bombarde ? Netanyahou et Trump ! Ils parlent de « libérer le peuple iranien de la tyrannie des mollahs ». Foutaises. Car le génocide mené par Israël à Gaza ne « libère » en rien la population palestinienne de la « tyrannie du Hamas », elle l’extermine purement et simplement. Et qui oublie que c’étaient les États-Unis qui soutenaient la dictature sanglante précédente en Iran, celle du Shah ? En 2001, en 2003, les États impérialistes ont bombardé l’Afghanistan et l’Irak au nom de la « démocratie ». Même chose avec le bombardement de la Libye décidé par Sarkozy en 2011. Aujourd’hui, c’est le chaos en Irak et en Libye, et le retour des talibans en Afghanistan.
Chaque fois, l’objectif est de terroriser les peuples. Trump a d’ailleurs d’ores et déjà menacé l’Iran d’une « tragédie, bien plus grande que celle dont nous avons été témoins ces huit derniers jours », et appelé les habitants à quitter Téhéran !
Défendre et organiser l’indépendance politique de notre classe
L’Iran compte près de 30 millions de travailleurs et travailleuses qui ont engrangé l’expérience de multiples luttes ces dernières années, à commencer par le mouvement « Femme, Vie, Liberté » qui a vu des millions d’Iraniens, Iraniennes, Kurdes, descendre dans la rue pour affronter le régime, après l’assassinat de Mahsa Amini par la police des mœurs. Pour l’instant, loin d’aider à l’émancipation, les bombardements américains et israéliens n’ont abouti qu’à sidérer la population, et permettre au régime iranien d’accentuer la répression en exécutant quiconque est soupçonné d’être un espion israélien.
L’intervention directe des États-Unis au Moyen-Orient suscite beaucoup d’inquiétude. Mais elle nous révolte. L’impérialisme, ce n’est pas seulement la guerre économique, c’est aussi la guerre tout court. Cette force de nos dirigeants impérialistes est aussi leur faiblesse. Un réveil de la classe ouvrière en Iran pourrait être le début d’un soulèvement dans toute la région. Et même dans le monde… Il y a quinze jours, les dockers de Marseille et de Gênes ont montré l’exemple en bloquant l’envoi d’armes en direction d’Israël. La semaine dernière, des centaines de milliers de manifestants ont défilé dans les capitales européennes, ainsi qu’aux États-Unis pour dénoncer la guerre impérialiste au Moyen-Orient.
Refusons tout soutien aux dirigeants occidentaux, à commencer par Trump et Macron. À bas les guerres impérialistes au Moyen-Orient et partout dans le monde.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 23 juin 2025