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Éducation : à politique « choc » contre les enseignants et les gosses, urgence d’un choc en retour !

Le mardi 12 novembre, la ministre de l’Éducation, Anne Genetet, a envoyé une lettre à tous les enseignants pour confirmer la mise en place de « l’acte II du choc des savoirs ». Suite à une réunion avec les syndicats où tous s’étaient précipités.

Choc du tri social…

Les groupes de niveau seront poursuivis en classes de sixième et cinquième à la rentrée 2025 et ils seront étendus aux quatrièmes et troisièmes mais à raison d’une heure par semaine. Le brevet deviendra obligatoire à partir de 2027 pour entrer au lycée, en fait pour sortir du système scolaire tous les élèves qui n’arrivent pas à le décrocher.

Choc contre les moyens…

Tout cela s’inscrit dans le budget de guerre contre les classes populaires du gouvernement Barnier. Les suppressions touchent aussi le pôle médico-social. Il manque des infirmières dans des centaines d’établissements, mais le budget prévoit de supprimer encore des postes. Genetet annonce la création de 150 postes de CPE et 600 de surveillants, mais pour 6950 collèges et 3750 lycées !

Et ce n’est pas tout. Car avec la baisse du budget alloué aux collectivités territoriales, ce sont les dotations versées aux écoles, collèges et lycées qui seront revues à la baisse (le département du Nord a voté une baisse de 30 % des budgets des collèges).

Choc contre les salaires

Pour ce qui est des salaires, outre le gel du point d’indice et le passage de un à trois jours de carence, Kasbarian a annoncé que la prime dite Gipa (garantie individuelle du pouvoir d’achat) ne serait pas versée en 2024. Cette prime, à condition d’y être éligible, était censée compenser l’inflation. Au total, 200 000 fonctionnaires pourraient la voir passer sous leur nez, majoritairement des bas salaires.

Il faut une riposte d’ensemble

Bon nombre d’enseignants prennent ces mesures pour ce qu’elles sont : une déclaration de guerre contre des conditions de travail déjà catastrophiques, pour eux comme pour les enfants. Au printemps dernier, beaucoup de collègues, avec les parents d’élèves, avaient participé aux actions contre la réforme du collège. L’absence de plan national de la part des directions syndicales a renvoyé à des bagarres établissement par établissement, à des casse-têtes locaux pour tenter de contrecarrer la mise en place des groupes. Le gouvernement poursuit dans les provocations, misant peut-être sur le fait qu’aucune perspective réelle n’ait été donnée par les syndicats – CGT et FO évoquant juste la possibilité d’une mobilisation « début décembre ». Tiens donc, ils se réveilleraient et entendraient la colère ?


12 novembre 2024, Aurélien Perenna