Olivier Paccaud, rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, a proposé, le 31 octobre, de porter de 4 000 à 8 000 les suppressions de postes dans l’Éducation nationale, arguant lui aussi de la « baisse démographique ». Il est vrai qu’il y a tellement peu d’élèves par classe qu’on peut encore se permettre de supprimer des postes ! Le nombre moyen d’élèves par classe en France est de 6 % supérieur à la moyenne des pays européens ; dans le primaire, c’est même le pays, avec la Roumanie, qui compte les effectifs les plus chargés ! Ceci dit, il est vrai que cela fait bien longtemps que M. Paccaud, professeur d’histoire-géographie de formation, n’a pas mis les pieds dans une salle de classe…
Ces suppressions de postes vont aussi affecter les AESH, ce personnel qui accompagnent les élèves en situation de handicap : alors que près de 50 000 élèves ne bénéficient pas de l’accompagnement auquel ils ont droit, le ministère ne prévoit de créer que 1 200 postes d’AESH, contre 2 000 l’an dernier, un nombre déjà bien insuffisant.
Signe des priorités de la bourgeoisie française en ces temps de réarmement militaire à tout va, le budget de l’Éducation nationale n’est plus le premier poste de dépense de l’État, dépassé par… la Défense.
Aurélien Pérenna