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En Argentine, les facs contre Milei

Buenos Aires, octobre 2024

Mercredi 2 octobre, des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues, après que le président d’extrême droite Milei s’est opposé à une loi visant à réévaluer le budget des universités, actuellement déficitaire.

L’université publique est dans la ligne de mire de Milei depuis son arrivée au pouvoir en novembre dernier. Dès janvier, il avait annoncé le gel du budget des universités au niveau de 2023, alors que le taux d’inflation s’était élevé à 211 % cette année-là. Face à une première mobilisation d’un million de personnes dans les rues le 23 avril, Milei avait dû procéder à des réajustements.

Cette fois, c’est l’annonce de son veto à une proposition de loi de l’opposition parlementaire visant à décréter l’université en « urgence budgétaire » et à réévaluer son budget à la hausse, qui a mis le feu aux poudres. Le tout au nom d’un « déficit budgétaire zéro » qui vise à faire payer aux pauvres une crise économique provoquée par la rapacité d’un patronat argentin qui vit sous perfusion du FMI.

La journée de grève du 2 octobre a été suivie d’occupations d’universités dans une quinzaine de villes. Lundi 14 octobre, des assemblées générales se sont tenues dans presque toutes les facultés pour préparer une nouvelle journée de mobilisation.

Étudiants et personnel des universités ne sont pas les seuls à durcir le ton face à Milei : les travailleurs de la santé se battent contre la fermeture d’hôpitaux, parfois victorieusement comme à l’hôpital Bonaparte de Buenos Aires. Les retraités et les travailleurs sans emploi font également les frais de la politique du gouvernement. Il y a donc enjeu à une riposte de tous les travailleurs et de la jeunesse scolarisée contre le plan d’austérité de Milei ; en toute indépendance de l’opposition péroniste, qui, bien loin d’organiser la lutte, ne fait qu’attendre les élections présidentielles de 2027.

Robert Daman