Après les manifestations du 22 septembre, qui avaient rassemblé des centaines de milliers de manifestants (dont 300 000 rien qu’à Rome) contre la guerre à Gaza, de nouvelles manifestations et rassemblements ont eu lieu à nouveau eu lieu vendredi 26 et samedi 27 septembre dans plusieurs villes italiennes. Les manifestants ont déclaré vouloir occuper en permanence les grandes places des villes, en vue de la manifestation nationale annoncée pour le 4 octobre à Rome.
En plus des manifestations elles-mêmes, des travailleurs des ports organisent à leur façon un blocage du trafic à destination d’Israël. Le 24 septembre, au port de Tarente, au sud de la botte italienne, une agglomération de 300 000 habitants, l’une des plus polluées du pays par ses industries chimiques et sidérurgiques, les dockers ont bloqué un pétrolier qui devait s’approvisionner en pétrole brut pour l’aviation israélienne. Un navire de la compagnie israélienne Zim a dû quitter le port sans embarquer aucun conteneur à destination d’Israël, alors que de nombreux manifestants étaient rassemblés devant les grilles du port. Les jours suivants, 26 et 27 septembre à Gênes, s’est tenu à l’appel de l’USB et du Calp (Union syndicale de base et Comité autonome des travailleurs du port), une assemblée internationale, « Les dockers ne travaillent pas pour la guerre », a réuni des délégations syndicales des ports de différents pays, dont une de la CGT Ports et Docks pour la France.
Le 22 septembre, l’appel aux manifestations de soutien au peuple palestinien avait été lancé, comme l’est celui pour le samedi 4 octobre, essentiellement par l’USB (Union syndicale de base) et d’autres syndicats de base, qui appelaient en même temps à une grève générale et à « tout bloquer ». Par concurrence, la principale centrale syndicale, la CGIL (Confédération générale italienne du travail, un peu l’équivalent de la CGT) s’était empressée d’appeler à son tour, mais trois jours avant, le 19 septembre, pour ne pas être en reste. Preuve s’il en est de la sensibilité des travailleurs en Italie au drame du peuple palestinien et à la guerre. Et le 19, déjà, l’appel de la CGIL avait regroupé quelques dizaines de milliers de manifestants.
La journée du 22, elle, a mobilisé bien au-delà des organisateurs, réunissant à côté des travailleurs que les syndicats de base appelaient aussi à la grève, des familles et beaucoup d’étudiants et lycéens. Si la grève elle-même était loin d’être « grève générale », de nombreux secteurs ont connu des taux de grévistes importants, en particulier dans les écoles, les entrepôts de la logistique et les transports publics. Salvini, ministre des Transports, a eu beau déclarer : « L’adhésion à la grève est basse », le taux de grévistes atteignait les 25 % sur les trains régionaux. Les taxis aussi étaient en grève, des commerces fermés, les ports étaient bloqués et des collectifs d’étudiants ont occupé les universités. Et bien que la CGIL n’appelait pas à la journée du 22, des syndiqués et même certains dirigeants de la CGIL étaient présents aux manifestations du 22 septembre, « à titre personnel ».
Alors la journée de manifestation nationale du samedi 4 octobre appelée par les mêmes syndicats de base, rejoints par la CGIL, s’annonce d’entrée largement suivie.
Si les réactions ici sont bien plus limitées qu’en Italie, et les directions syndicales apathiques, l’écœurement est le même en voyant chaque jour les images à la télé. À nous de redoubler les efforts.
Thierry Flamand
Sommaire du dossier
- Deux ans de guerre génocidaire pour l’expansion d’Israël
- Macron-Trump-Netanyahou à l’ONU : passe d’armes sur le dos des Palestiniens
- Le plan Trump-Netanyahou : l’ordre impérialiste au Moyen-Orient sur le dos du peuple palestinien
- Cisjordanie : l’autre guerre d’Israël
- Pour l’Union européenne, tous les drones ne se valent pas !
- Embargo espagnol sur les armes israéliennes : un embargo pas si total…
- En Italie, contre la guerre à Gaza, nouvel appel à manifester samedi 4 octobre
- Berlin : 120 000 manifestants en soutien à la Palestine
- La gauche et la reconnaissance de la Palestine