« Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les États-Unis d’Amérique », a déclaré Trump sur son réseau Truth Social le 7 août, jour d’entrée en vigueur de ses nouveaux droits de douane. Trois semaines plus tard la cour d’appel fédérale américaine la jugeait illégale.
Polémique aux USA
Si les juges cherchent quelques noises au président, ce n’est pas pour les beaux yeux du consommateur qui va payer plus cher les produits. C’est que, dans les sommets du monde des affaires, tous n’ont pas les mêmes intérêts dans cette guerre douanière. En avril, alors que Trump annonçait des taux de 50 % ou 100 %, il avait fait grincer des dents quelques milliardaires, dont le directeur de la plus grande banque américaine, la JP Morgan, craignant pour ses placements, et même d’Elon Musk, qui importe une grande partie des pièces détachées et des matériaux de sa Tesla et de ses fusées, et craindrait de perdre une part des revenus publicitaires de son réseau social X.
Guerre commerciale sur le dos de qui ?
À l’inverse, quelques patrons français pourront y trouver leur compte : Bernard Arnaud a annoncé fin juillet l’ouverture d’une seconde usine au Texas. Les marchandages entre Trump et l’Union européenne ont abouti, le 21 août, à l’établissement de droits de douane de 15 % pour la plupart des produits européens. En échange, l’UE doublera ses achats d’énergie aux USA et y investira 600 milliards de dollars d’ici 2028.
Les travailleurs américains connaîtront une vie plus chère et une augmentation des cadences pour compenser les coûts de production que les patrons étaient allés chercher ailleurs. Quant à ceux qui, en France, s’indignent de la trahison d’Ursula von der Leyen, combien prônent la même politique de capitalisme national ? Comme si pour avoir moins de chômage ici, il fallait le mettre dans les pays voisins.
2 septembre 2025, Olivier Belin