Nos vies valent plus que leurs profits

Il est 5 heures… Paris expulse les mineurs isolés

Triste spectacle à la Gaîté lyrique dans le 3e arrondissement de Paris. Le 17 mars, la Préfecture a ordonné l’expulsion immédiate des plus de 450 jeunes du Collectif des jeunes de Belleville, qui occupaient depuis près de trois mois le lieu, faute de mieux. Le message était clair : s’ils ne quittaient pas cet espace, si petit pour tant de monde, avant 5 heures du matin le lendemain, la police emploierait la force. Cet ultimatum a fait l’effet d’un électrochoc. Plus de 1 000 personnes faisant partie de leurs soutiens se sont réunies pour un rassemblement d’urgence dès 18 heures afin de se relayer pour rester avec les occupants au fil d’une nuit rythmée de slogans, alors que les camions de CRS étaient déjà stationnés : il fallait rester prêts et à l’affût. À 6 heures du matin, la police a chargé, matraqué et gazé la foule pour la séparer des mineurs, avant de les chasser dans la rue afin d’en embarquer certains en direction des commissariats, ou de les expulser par camion hors de la capitale… direction Rouen ? Quant à l’hypocrite mairie de Paris, elle se félicite, par la voix d’Anne Hidalgo, que cette évacuation musclée était « ce qu’il fallait faire » : elle n’a jamais souhaité autre chose qu’éloigner ces jeunes qu’elle considère comme un problème et qu’elle n’a jamais soutenus. Tous les besoins élémentaires – comme l’accès aux soins, la scolarisation, l’hébergement pour éviter de dormir dehors –, les jeunes du collectif ont dû les arracher par la force de leurs luttes. De la Maison des métallos jusqu’à la Gaîté lyrique, en passant par le 104, pour les mineurs et leurs soutiens, tout n’a été qu’une succession de galères, logistiques, administratives, où il a fallu arpenter des préfectures et des tribunaux qui ne font que mettre des bâtons dans les roues, en refusant de reconnaître, par pur racisme, le fait qu’ils sont mineurs. La préfecture de police dit vouloir les envoyer à Rouen, comme elle a dit vouloir les envoyer à Marseille pendant les JO. Du pipeau quand on sait que, à Rouen, des mineurs étrangers rencontrent déjà les mêmes problèmes. Dans ce climat de racisme ambiant, l’État provoque et cherche à briser la mobilisation des jeunes, à la veille de la manifestation annuelle du 22 mars de lutte contre le racisme et en solidarité avec les immigrés.

Partout – à Lyon, Lille, Rouen, Marseille – le combat continue pour des logements, des soins, la scolarisation et la reconnaissance de la minorité pour ces jeunes. « Y en a marre » de ces provocations, de cette brutalité de la police qui cherche à terroriser ceux qui s’opposent à cet État qui multiplie les mesures racistes ! Tous en manifestation le 22 mars !

18 mars 2025, correspondant

 

 

Sur Instagram : Belleville.mobilisation
Cagnotte : https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1