Des incendies d’une ampleur inégalée ravagent la Grèce. À cette occasion, Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, a lancé un message d’alerte et expliqué que la lutte contre les feux était devenue quasi vaine dans un contexte où la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes. Démunis, les pompiers peuvent « simplement amortir le choc du dérèglement climatique » qui dépasse « largement notre niveau d’équipement », a-t-il encore déploré au micro de franceinfo. Avec le changement climatique, les feux vont en effet brûler des surfaces toujours plus importantes. D’après l’Office national des forêts, en 2022, près de 2 000 feux de forêt et de végétation ont détruit près de 17 000 hectares en région méditerranéenne, contre moins de 7 000 hectares en moyenne sur 2011-2020 pour 1 617 feux. Et selon un rapport que vient de publier l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, dans le scénario le moins optimiste, avec des émissions de gaz à effet de serre qui progressent au rythme actuel, le nombre de « grands feux » – qui brûlent plus de 100 hectares – passerait d’une moyenne de sept à dix par an en 2050 à vingt feux par an en 2090. Un scénario bien sombre qui nécessitera bien plus que quelques centaines de pompiers supplémentaires mais le passage à une société plus sobre, plus égalitaire et plus écologique.