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Inceste : 27 000 témoignages en deux ans

L’appel à témoignages lancé par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), lancé il y a deux ans, le 21 septembre 2021, a trouvé un large écho : 26 949 témoignages ont été recueillis, dont 12 750 par téléphone, 4 575 par courrier ou courriel et 8 969 sur son site internet. 755 personnes se sont également confiées lors de réunions publiques organisées à travers le pays. Créée début 2021, cette commission a deux missions : recueillir la parole des victimes et préconiser des politiques publiques pour lutter contre ce fléau, qui touche selon elle 160 000 enfants chaque année. Elle rappelle que la façon dont un enfant victime de violence sexuelle a été écouté, cru et protégé a un impact sur les troubles qui l’affecteront tout au long de sa vie : toxicomanie, alcoolisme, troubles alimentaires et de la sexualité, violences conjugales, délinquance, pathologies « inexpliquées ». Or, selon les témoignages, seulement 8 % des victimes qui se sont fait connaître ont reçu un « soutien social positif ». À l’inverse, lorsque le confident (parent, assistance sociale…) rejette la faute sur les victimes, celles-ci développent plus de comportements d’autodestruction. Des addictions (drogue, alcool, médicaments) sont rapportées par quatre victimes sur dix (contre une sur quatre des victimes qui ont été protégées). Selon les témoignages recueillis, un enfant sur deux n’a pas été mis en sécurité ni bénéficié de soins. Ce qui fait dire au président de la Ciivise, Édouard Durand, que « l’inceste n’est pas qu’une affaire privée, une somme ahurissante d’histoires privées. C’est un problème collectif, d’ordre public, de santé publique ». Mais le financement sur fonds publics de cette commission n’est assuré que jusqu’à fin 2023. Après c’est le brouillard. Dans une tribune publiée début septembre, une soixantaine de personnalités – dont Camille Kouchner, Emmanuelle Béart ou Christine Angot – ont réclamé son maintien. Une pétition sur MesOpinions.com a dépassé les 17 000 signatures. Tout en se prononçant pour son maintien la secrétaire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel, a botté en touche en renvoyant aux arbitrages de Macron.