En Indonésie, le gouvernement a dû bannir les live TikTok. Ceux-ci montraient des images d’affrontements entre jeunes et policiers, de parlements attaqués, de commissariats occupés et de résidences de députés ou ministres pillées, illustrant la révolte contre le pouvoir de dizaines de milliers de manifestants qui, comme le proclament leurs banderoles, détiennent lors des émeutes leur propre pouvoir.
Depuis plusieurs mois, une révolte populaire embrase les principales villes du pays et la peur a changé de camp. La jeunesse scolarisée, soutenue par de larges franges de la population, conteste les politiques du président élu l’année passée, Prabowo. Gendre du dictateur Suharto installé au pouvoir par les États-Unis, du milieu des années 1960 à 1998 (et responsable de massacres de masse avec l’élimination physique du Parti communiste indonésien), ce dernier n’hésite pas à se réclamer d’un projet fasciste et multiplie les provocations antidémocratiques. À cela s’ajoutent des coupes budgétaires qui suscitent une forte opposition. Prabowo veut en effet baisser de 20 % le budget de l’État… En comparaison, Bayrou et Barnier passeraient presque pour des défenseurs des administrations et services publics ! Le ministère du Travail a perdu 57 % de ses moyens, les universités 40 %, les écoles 20 %. Dans le même temps, les impôts payés par les plus modestes ont augmenté, tandis que les fonds souverains de l’État accumulent des milliards de capitaux. C’en était trop, d’autant que les députés ont bénéficié d’augmentations de salaire conséquentes. Depuis le 25 août, les occupations, manifestations et émeutes se sont multipliées. La répression qui a déjà fait plusieurs morts n’a pour le moment eu pour résultat que d’amplifier le mouvement. Plus de détails sur les enjeux des protestations en cours sont disponibles sur notre site.
2 septembre 2025, Chris Miclos