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Italie : grève générale et divisions syndicales

À l’appel des syndicats de base une nouvelle grève générale a eu lieu, le 28 novembre, en Italie. Pour l’Unione Sindacale di Base, (USB), le principal syndicat de base : « La grève faisait suite aux grandes mobilisations contre le génocide des Palestiniens de septembre et octobre, mais cette fois-ci, l’attention s’est portée sur le budget de guerre approuvé par le gouvernement Meloni et sur la situation sociale de notre pays, qui peut être considérée comme le revers de la médaille de l’économie du réarmement. »

Il y a eu des manifestations dans une soixantaine de villes. La grève a été essentiellement suivie là où les syndicats de base ont une certaine implantation : transports, entrepôts de logistique, ports, santé, éducation… Même si l’USB parle « d’une « participation plus que satisfaisante à une grève générale » elle souligne que « la troisième grève en moins de trois mois a sans aucun doute pesé sur les travailleurs et travailleuses déjà confrontés à des salaires anémiques et à des augmentations dérisoires décidées dans le cadre de renouvellements de contrats collectifs de plus en plus défavorables, y compris celui des métallurgistes il y a quelques jours ».

Les syndicats de base appelaient aussi à manifester samedi 29 novembre, en soutien au peuple palestinien. Mais, alors que l’USB appelait à une manifestation nationale à Rome, les autres (CUB, Si Cobas…) appelaient à une « manifestation nationale », à Milan… La plus importante, celle de Rome, a réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants (100 000 selon l’USB).

Dans les milieux syndicaux, de nombreux militants ont dénoncé la division, puisque, alors que l’appel à la grève des syndicats de base pour le 28 était connu depuis deux semaines, la CGIL a décidé de son côté d’appeler à une grève générale contre la loi de budget, le 12 décembre.

Des appels pour une grève générale unitaire ont circulé aussi bien dans les syndicats de base que dans la CGIL : « Faisons comme le 3 octobre, peu nous importe de savoir qui a appelé le premier à la grève, ce qui importe c’est d’unir les forces des travailleurs et non de les disperser. »

Les membres de l’opposition dans la CGIL ont défendu en vain « une logique de convergences avec les autres syndicats » demandant de rejoindre l’appel à la grève générale du 28 novembre.

C’est en prenant eux-mêmes en main la direction de leurs luttes que les travailleurs pourront passer outre la petite guerre de concurrence entre appareils syndicaux.

Thierry Flamand