Nos vies valent plus que leurs profits

« Je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe » : le RN en rêvait, Macron le promet !

Allocution de Macron : l’hypocrisie au sommet

Au programme, une politique nataliste à ravir les réactionnaires de tout poil. Sous prétexte de mieux rémunérer les parents en congé – aujourd’hui un congé parental à temps complet s’élève à 428,71 euros par mois – et de lutter contre l’infertilité, on nous propose six mois de congé naissance et un contrôle de nos ovaires à 25 ans. Faire semblant de se soucier de nos fins de mois et de notre santé alors que des milliards de subventions vont au patronat responsable de l’inflation et que des coupes monstres frappent l’hôpital public, fallait oser ! Au lieu de chercher à contrôler le corps des femmes, il vaudrait mieux rendre les crèches accessibles et gratuites et indexer les salaires sur l’inflation, y compris pour leurs employés !

Des bébés pour les patrons…

Macron lorgne du côté des électeurs RN, LR ou de Zemmour, en menant l’offensive réactionnaire qui soutient les attaques patronales. Pour tout ce beau monde, les femmes devraient fournir une main-d’œuvre made in France à exploiter. La défense de la natalité est alors l’occasion d’alimenter la propagande raciste déroulée par le haut : Le Pen, Meloni, Orbán ou Darmanin, préférence nationale, démographie nationale, production nationale… même des bébés !

… et pour la Nation !

La politique nataliste sent les années 1930 où, de Daladier à Pétain, les femmes devaient être des mères pondeuses au foyer, pour la sacro-sainte Nation, quitte à criminaliser les « avorteuses ». Derrière ces politiques sexistes, c’est le même fond nationaliste et militariste : après avoir donné des prolos aux usines, les femmes doivent fournir des soldats aux armées.

Mais les femmes se battent à travers le monde pour leur dignité et leurs droits, comme tous les travailleurs. Les capitalistes ont peur de ces mobilisations qui ébranlent les piliers sexistes de cette société et veulent donc renvoyer les femmes au foyer en alimentant les démagogies réactionnaires. Donnons leur raison d’avoir peur !

Alexis Micshen

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 10, février 2024)