Le gouvernement veut faire passer d’un à trois jours le délai de carence des arrêts maladie – c’est-à-dire le nombre de jours sans indemnités compensant l’arrêt du versement du salaire par l’employeur – dans la fonction publique (5,7 millions de salariés). Il prétend qu’il s’agit d’aligner les prétendus « privilégiés » que seraient les fonctionnaires sur les travailleurs du privé. Sauf que deux tiers de ceux-ci n’ont aujourd’hui aucun jour de carence, grâce à des accords de branche ou d’entreprise plus protecteurs que le droit commun. Si l’attaque contre les fonctionnaires passe, nul doute qu’ils seront les prochains visés. Alors s’il faut l’égalité entre tous les travailleurs, c’est par la suppression de tous les jours de carence pour tout le monde !
Les syndicats de fonctionnaires disent voir rouge et annoncent de prochaines journées de grève – y compris certains plus habitués à servir l’eau tiède de la résignation. Contre les trois jours de carence, trois jours de grève ? Chiche ! Si la colère qui s’exprime ces jours-ci dans les administrations, les ateliers, les hôpitaux ou les écoles continue de se développer, on pourrait bien pour une fois lutter jusqu’à la victoire !
11 novembre 2024, Mathieu Parant