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La guerre, une affaire d’hommes ? Les femmes premières concernées !

Les hommes au front, les femmes à l’arrière, qui tricotent pour eux et font tourner la maison : cette image héritée de la Première Guerre mondiale est dépassée depuis longtemps.Pas seulement parce que les guerres actuelles visent toujours davantage de civils, par des bombardements massifs notamment, et donc les femmes et les enfants. Mais aussi parce que les femmes sont en première ligne : elles combattent elles aussi, elles fournissent nombre de médecins et infirmières, de bénévoles qui interviennent auprès des populations déplacées, certaines militent pour la paix et prennent soin de leurs familles et proches, personnes âgées et enfants. Autant dire qu’elles sont très touchées par les brutalités et les violences de la guerre quand celle-ci arrive.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie illustre bien cette situation. Un tiers de la population ukrainienne est réfugiée, à l’extérieur comme dans le pays. Parmi eux, neuf réfugiés sur dix sont des femmes et des enfants. De plus, les femmes y sont exposées à des violences sexuelles. En août 2023, on comptait 208 cas identifiés de victimes de violences sexuelles en Ukraine, très majoritairement des femmes. Partie émergée de l’iceberg. De nombreuses femmes ne portent pas plainte quand elles sont violées en temps de paix… alors en temps de guerre, on peut imaginer ce qu’il en est ! La honte, le sentiment d’inutilité et d’impuissance face à l’impunité des violeurs armés et en uniforme pèsent trop lourd.

Car le viol est une arme de guerre, depuis toujours, dirigée principalement contre les femmes, considérées comme des objets sexuels, et avec pour objectif d’humilier leurs « propriétaires » que sont les hommes du camp adverse. Il est catalogué crime de guerre et crime contre l’humanité depuis 1998. Mais, comme la plupart de ces crimes, il est très peu puni. Notamment à cause de sa nature sexiste et sexuelle. Selon Agnès Callamard, d’Amnesty International, alors que « les femmes sont les plus touchées par la guerre, elles sont exclues des processus décisionnels » et « leurs besoins ne sont ni protégés ni satisfaits ».

Il en est donc de la guerre comme de la paix : pour prendre en charge leurs propres besoins comme ceux de tous les autres, il est vital que les femmes, les travailleuses surtout, prennent toute leur part dans ce qui se décide dans la société.

Liliane Laffargue

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 10, février 2024)