Nos vies valent plus que leurs profits

La Palestine s’invite en Ligue des champions

« Free Palestine » ! Voilà le message que les supporters parisiens ont affiché avant le match de Ligue des champions dans un gigantesque tifo. « La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde », de quoi faire hurler Retailleau qui a déclaré que la banderole « n’avait pas sa place dans un stade » avant de convoquer le PSG et la FFF pour « s’expliquer ». Et même si l’UEFA a décidé de ne pas sanctionner le club, de quoi faire rager le ministre, le PSG a décidé d’interdire les tifos sous la pression du gouvernement qui cherche à criminaliser la solidarité avec les Gazaouis, l’assimilant honteusement à un soutien au Hamas, à une semaine du match entre la France et Israël du 14 novembre. Les mesures de sécurité autour de la rencontre sont telles qu’on s’attend à une affluence historiquement basse pour un match de l’équipe de France.

Retailleau exploite tous les prétextes pour faire taire les contestations des violences meurtrières de l’État d’Israël. Il dénonce « des attaques antisémites contre des Israéliens tout à fait inacceptables » à propos d’affrontements entre supporters du Maccabi Tel-Aviv et de jeunes Néerlandais en marge du match entre l’Ajax d’Amsterdam et le club israélien. En revanche, silence radio à propos des multiples provocations et agressions des ultras du Maccabi particulièrement envers les populations arabes. Ces nervis sionistes se sont illustrés en faisant l’apologie des crimes de l’État d’Israël à Gaza en chantant « Il n’y a pas d’écoles à Gaza parce qu’il n’y a plus d’enfants ». On est bien loin des victimes innocentes que gouvernements et médias cherchent à nous vendre avec un sacré culot.

La séparation voulue entre sport et politique comporte donc certaines exceptions, en particulier quand il s’agit d’invisibiliser le soutien au peuple palestinien. Au-delà des supporters parisiens, certains joueurs prennent la parole sur des sujets politiques, encore récemment Thierry Henry en soutien aux mobilisations dans les Antilles. L’extrême droite avait largement brocardé les joueurs de l’équipe de France qui avaient pris parti contre elle lors des législatives. Quand au soutien aux peuples du Moyen-Orient contre les crimes israéliens, il doit s’exprimer, et pourquoi pas jusque dans les stades.

Simon Couderc, 12 novembre 2024