Tous les cinq postiers ou ex-postiers, ils ont été mis en examen puis convoqués mardi 12 novembre en correctionnelle pour « dégradations » et « violences ». Une procédure qui avait été réactivée pendant la grève de 15 mois des postiers du 92 en 2019, et qui finit par aboutir à cette convocation au tribunal… dix ans après les faits reprochés ! En réalité : deux manifestations au siège social de La Poste pour demander des négociations après plusieurs semaines d’une grève dont l’objectif était l’embauche en CDI de contrats précaires.
Il leur est reproché d’avoir commis une « violation de domicile » en se rendant dans le siège de leur propre entreprise ! Motif ubuesque qui s’ajoute aux affabulations habituelles sur les violences ou dégradations. Pourquoi un tel acharnement ? Les postiers du 92 ont à plusieurs reprises (2009, 2010, 2012, 2016 et 2018-2019) mené des grèves qui ont contribué à poser à une échelle nationale le problème des réorganisations et du chiffrage de la charge de travail par des algorithmes totalement décalés avec la réalité. Des grèves menées avec une stratégie de regroupement et d’extension à différents bureaux. C’est à cette stratégie que La Poste veut s’attaquer en suscitant ces poursuites.
200 personnes ont manifesté leur soutien devant le tribunal qui a finalement prononcé un renvoi au 12 juin 2025. Rendez-vous pris !
12 novembre 2024. Correspondant