Les facteurs et factrices de Paris 17 ont subi pendant 18 mois des conditions de travail dramatiques : travaux bruyants dans leur immeuble, nuages de poussière, exposition à la pluie, et même début d’incendie à cause d’un dysfonctionnement du chauffage… quand il a été découvert qu’elles et ils avaient été exposés à des fibres d’amiante. La direction avait fini par les délocaliser l’été dernier en les dispersant dans six, puis cinq sites. Elle a même profité de la séparation des collègues pour supprimer des emplois sans crier gare, et a à nouveau plongé les collègues dans des conditions de travail inacceptables. Le syndicat Sud a appelé à la grève le 15 octobre et à se rassembler devant le siège de la direction (lire notre précédent numéro). Une assemblée générale s’était tenue devant la direction régionale à Paris.
La perspective y avait été adoptée de se retrouver, syndiqués et non-syndiqués, dans un comité de mobilisation, pour ne pas dépendre des décisions de la direction ou du CSE. La majorité de ce dernier a d’ailleurs décidé le 15 octobre de ne pas mettre en cause la direction malgré son non-respect de la loi concernant l’exposition aux fibres d’amiante pourtant avérée des collègues de Paris 17, et de ne rien faire contre les réorganisations sauvages.
Le 29 octobre dernier se sont retrouvés à 19h30, après les horaires de travail, 22 collègues des différents sites où travaillent les collègues de Paris 17, aux côtés des militants syndicaux, qui avaient fait venir un avocat et un expert sur les questions d’amiante. Les collègues ont débattu sur la poursuite judiciaire de La Poste afin de la forcer à faire face à ses responsabilités ; mais aussi de la possibilité d’obtenir leur rapatriement sur un site unique et de la résistance contre les suppressions d’emplois et la dégradation des conditions de travail. Un prochain comité de mobilisation est prévu le 18 novembre.
Le syndicat Sud a également appelé à une rencontre des postières et postiers en colère d’Île-de-France le 6 novembre. 42 collègues de 20 établissements de Paris, des Yvelines et des Hauts-de-Seine s’y sont retrouvés, dont des militants CGT, SUD mais aussi une partie non-syndiqués. C’est la première rencontre qui, en dehors d’une grève, regroupe autant de postiers d’établissements et de départements différents depuis des années. Les collègues y ont débattu de comment répondre à la fois aux suppressions d’emplois et aux réorganisations continuelles, mais aussi à la mise en place d’horaires flexibles et de nouvelles activités logistiques sans aucun cadrage ni rémunération supplémentaire. La grève de Paris 17 a évidemment joué un rôle d’encouragement. D’autres réactions ont également été mises en lumière, comme une caisse de grève lancée par une partie des collègues de Paris 15 en préparation de la prochaine réorganisation début 2026. Une motion à diffuser dans les services et la constitution d’un comité de mobilisation régional y ont été adoptés. Un tract d’appel à une prochaine réunion du comité de mobilisation en janvier va être rédigé et diffusé dans les postes de la région.
Correspondant