Nos vies valent plus que leurs profits

L’AKP d’Erdoğan, un grand parti de la bourgeoisie

La plupart des étudiants qui se mobilisent n’ont connu de leur vie que le régime d’Erdoğan, au pouvoir depuis 2003. Face au discrédit du CHP, le vieux parti kémaliste, le parti d’Erdoğan, l’AKP, avait pu acquérir un certain poids dans les classes populaires en assurant la stabilité et une certaine croissance. Il s’en est servi pour opposer des fractions de la population pauvre entre elles et renforcer la répression contre les populations kurdes.

L’AKP a mené une politique sur mesure pour le patronat turc : allongement de la journée de travail au-delà de huit heures, baisse du pouvoir d’achat des travailleurs avec une inflation qui dépasse officiellement 40 % (le double dans la réalité), attaques contre les services publics…

Le coup d’État militaire manqué de 2016 a été l’occasion pour l’AKP de prendre complètement le contrôle de la justice et de l’armée, de réprimer durement les organisations socialistes et kurdes, mais aussi de mettre des proches du parti à la tête de grandes entreprises.

Le tremblement de terre de 2023 a achevé de fissurer l’illusion d’un État protecteur des plus pauvres. La construction de bâtiments non conformes aux normes sismiques, de piètre qualité, et la gestion des secours par l’État expliquent les 46 000 morts, les 100 000 blessés, et les 2,7 millions de personnes déplacées.

R.L.

 

 


 

 

Dans le numéro 32 de Révolutionnaires