
Lundi soir François Bayrou a donc jeté l’éponge. Mais les grandes manœuvres commencent déjà pour lui trouver un remplaçant. Comme si de nouvelles têtes allaient pouvoir nous faire avaler la même politique au service des capitalistes.
Derrière Bayrou ou son remplaçant, la politique du patronat à combattre
Les 44 milliards d’économies annoncés par Bayrou, c’est sur notre dos : 3 000 suppressions d’emplois et le blocage des salaires dans la fonction publique, des milliards d’économies dans les hôpitaux, la réduction des remboursements des médicaments et soins, l’augmentation des impôts pour les retraités, etc. Mais, pour les patrons, ce sont 211 milliards annuels de subventions, et l’explosion du budget de l’armée au profit des Dassault, Safran, Thalès et autres. Sans oublier le vol annoncé de deux jours fériés, deux jours de travail supplémentaires, gratuits pour les patrons, après avoir déjà décidé de nous faire bosser deux ans de plus avant la retraite.
En orchestrant son départ deux jours avant le 10, Bayrou espérait peut-être désamorcer la mobilisation et la colère soulevées par sa politique, en les ramenant au terrain parlementaire. C’est au contraire un encouragement pour faire du 10 une journée la plus massive possible, point d’appui pour aller vers un mouvement d’ensemble, une grève générale, pour en finir durablement avec ces gouvernements au service du patronat qui licencient, appauvrissent les salariés, les retraités, les sans-emplois, la jeunesse et mènent la guerre aux peuples. Pour cela, oui il faut tout bloquer : sur les lieux d’études, dans les quartiers et avant tout sur les lieux de travail, faire grève dans les transports, les établissements scolaires, les secteurs de l’énergie, la santé, la métallurgie, en s’organisant en assemblée générale et en comité de grève pour décider de la suite.
Ne laissons pas détourner notre lutte
À peine Bayrou sur le départ, ça s’est mis à frétiller chez les politiciens, à qui prendrait sa place. Tous parlent comme lui de « déficit budgétaire à résorber », d’« économies pour redresser la France ». À commencer par le socialiste Olivier Faure qui propose à Macron ses services comme Premier ministre en se faisant fort de ne faire que 22 milliards d’économies au lieu de 44. Toujours sur notre dos ! Il promet à Macron que son gouvernement « de gauche » (mais sans LFI) ne gouvernerait que par consensus à l’Assemblée, avec la droite donc. Tout un programme.
Le parti le plus anti-ouvrier, le RN, veut, lui, de nouvelles élections législatives, histoire de détourner notre colère vers les urnes, espérant y glaner plus de députés qu’en juin 2024 et arriver aux manettes pour s’en prendre encore plus aux services publics et aux travailleurs immigrés.
Mais ce serait aussi une supercherie de croire qu’il suffirait que Macron dégage et de tout arrêter pour une nouvelle loterie présidentielle.
Non, notre force est dans nos luttes. Des luttes que nous devons diriger nous-mêmes, coordonner, étendre d’un secteur à l’autre, sans attendre pour cela les consignes des sommets des appareils syndicaux, plus prompts à jouer le rôle d’interlocuteurs responsables du pouvoir et du Medef que d’organisateurs des luttes. On vient de le voir avec le refus, au niveau intersyndical des confédérations nationales, de s’associer à l’appel du 10 septembre, pour ne mettre en scène qu’une journée d’action huit jours plus tard, le 18, sans un mot pour tous ceux qui ont prévu d’entrer dans la lutte dès le 10.
Qu’à cela ne tienne ! On saisira toutes les occasions et on commence par le 10.
Tous ensemble le 10 septembre et après pour nos revendications
Augmentation générale des salaires (au moins 400 euros par mois), pas de revenus inférieurs à 2000 euros net, interdiction des licenciements et embauches dans les services publics (hôpitaux, transports…), abrogation de la réforme de l’assurance chômage, retour à la retraite à 60 ans, etc. C’est toute la politique patronale qu’il faut leur faire ravaler.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 8 septembre 2025