Nos vies valent plus que leurs profits

Le 9 juin prochain, un petit geste électoral, pour l’urgence d’une révolution !

Notre NPA sera présent dans les prochaines élections européennes du 9 juin. Nous sommes un petit parti, mais notre liste de travailleurs et de jeunes aura à cœur d’être la voix des exploités et des opprimés d’un continent qui compte plus de 400 millions d’électeurs. D’être le mégaphone des colères et des luttes, mais aussi de la conscience et des perspectives révolutionnaires du monde du travail.

Mégaphone des colères : vivre et pas survivre !

En 1847 (presque deux cents ans déjà !), Karl Marx soulignait dans son célèbre Manifeste du Parti communiste que, sous le joug du nouveau système de production capitaliste, « La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat ». Cette polarisation est bel et bien là ! D’un côté les grandes fortunes et patrons multinationaux, qui se partagent et se repartagent férocement les marchés, y compris par la puissance des armes des grands États impérialistes et leur arsenal idéologique d’extrême droite, très « tendance » aujourd’hui, partout sur le continent et dans le monde. De l’autre côté, la grande masse des travailleuses et travailleurs, qu’ils soient en activité (souvent précaire) ou condamnés au chômage. Un nombre croissant d’entre eux est en survie avec des salaires, des pensions et des indemnités minés par l’inflation et les « réformes » iniques qui se succèdent, contre les retraites, contre l’indemnisation du chômage. Droits et acquis sociaux sont amputés en matière d’éducation, de santé, de logement, de transports, d’environnement et de bien d’autres services vitaux qui devraient être gratuits. On parle de « tri social » à l’école, de « ségrégation sociale » dans les villes, d’inégalités sociales qui se creusent : oui, bourgeois d’un côté, prolétaires de l’autre. Bien vu, Marx ! Bien vu aussi d’avoir souligné la nécessité pour les travailleurs de tous les pays de s’unir !

Aux travailleurs du continent européen, notre liste proposera de s’unir dans la lutte :
Pour l’augmentation des salaires, contre l’inflation, 400 euros pour tous, pas de salaire inférieur à 2000 euros !
Pour la gratuité et la qualité des services publics de santé, d’éducation, de logement…
Pour un monde meilleur débarrassé de l’exploitation capitaliste et des oppressions qu’elle charrie, que pour notre part nous appelons le communisme…

Mégaphone « J’accuse » les racistes, les nationalistes, les protectionnistes…

La droitisation politique, l’invasion de préjugés sexistes, racistes et xénophobes, n’est pas la réaction spontanée des classes populaires à l’accentuation de leurs difficultés. Elle est impulsée et entretenue par les classes dominantes, à travers les partis politiques institutionnels qui les représentent, à commencer par Macron et son ministre Darmanin, qui mènent campagne contre les migrants, immigrés et plus généralement les étrangers, les présentent à la suite des Le Pen et des Ciotti comme des délinquants ou responsables de l’appauvrissement des classes populaires dites « françaises ». Infâme tentative de division des travailleurs ! Infâme tentative de diversion pour masquer la responsabilité du grand patronat et de l’État à son service ! Car ce ne sont pas les immigrés qui ont repoussé de deux ans l’âge de départ en retraite, pas eux qui rognent l’indemnisation du chômage, pas eux qui bloquent les salaires… Nous voilà pourtant avec une Europe forteresse hérissée de murs et de barbelés contre les hommes et les femmes des autres continents, tandis que ses multinationales continuent à exploiter la planète, ses marchandises à circuler, avec ou sans barrières douanières, pour des profits qui font presque seuls la loi.

Aux travailleurs du continent européen, notre liste proposera de s’unir dans la lutte :
Travailleurs français, immigrés, contre de mêmes patrons, mêmes combats !
Ouverture des frontières, libre circulation des hommes !
À bas l’Europe forteresse, travailleurs de tous les pays, unissons-nous !

Mégaphone des luttes des « premières lignes » : c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

Cette entreprise de diversion et division raciste est une réponse à la crise d’un système politique qui a vu l’effondrement de l’alternance gauche-droite, par intégration quasi-totale au système des directions politiques et syndicales de la gauche. C’est aussi une arme politique pour réprimer ou prévenir les réactions et les luttes. Ou le tenter ! Ainsi, en pleine bataille des retraites, Macron lâchait son chien Darmanin pour polluer le débat politique avec sa loi contre les immigrés. À la suite de la flambée des jeunes de banlieues contre les violences policières et la mort de Nahel, il lâchait Attal contre les abayas. Puis, en contrefeu aux manifestations de celles et ceux qui se sont dressés contre les massacres génocidaires de l’État d’Israël contre Gaza, Macron a lancé ses accusations diffamantes, d’apologie du terrorisme et d’antisémitisme. Mais les travailleurs ne sont pas aveuglés ni paralysés. Le mouvement des retraites, les révoltes de la jeunesse, les manifestations qui continuent d’une fraction de la classe ouvrière en solidarité avec la Palestine (parce que les mêmes qui exploitent ici, bombardent et affament en Palestine), les grèves nombreuses sur les salaires qui n’ont pas cessé en deux ans d’inflation, puis la flambée paysanne qui a réchauffé l’atmosphère et a très certainement encouragé la colère des enseignants… c’est l’actu et ça le reste ! Et Macron et ses amis patrons ont du souci à se faire, car ces colères, si elles ont des causes sociales, ont quelques racines politiques. Dans bien des milieux populaires, y compris dans une partie de la petite bourgeoisie germe l’idée d’éradiquer un système où les profits pourrissent les vies et où ceux qui produisent n’ont pas une once de pouvoir de décision.

Ce que notre liste dira haut et clair aussi :
C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !
Urgence, révolution !

Pour mener cette campagne, que nous aurions bien aimé être commune à différents courants d’extrême gauche, nous sommes preneurs de toutes les aides et toutes les bonnes volontés. Prenez contact avec nous !

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 10, février 2024)