Nos vies valent plus que leurs profits

Le bruit des bottes chez BioMérieux

BioMérieux, entreprise pharmaceutique en région lyonnaise, a signé une convention avec la garde nationale (réserve militaire et civile crée en 2016 dans le cadre de la politique de réarmement de la France). Comme on peut le lire dans la publicité qu’en fait l’entreprise auprès de ses salariés, cette convention permet aux « réservistes opérationnels » ayant signé un contrat avec la garde nationale de pouvoir facilement effectuer leurs missions : « Possibilité de prendre 15 jours de vacation sans demander l’accord de l’employeur. » Et même « 10 jours de vacations payés par l’entreprise » !

Pour vendre le statut de réserviste à ses salariés, la boite n’hésite pas à tenter de les appâter avec des missions alléchantes à essayer comme « assistance interpellation à 6 h 30, fouilles de caves-garages, courses-poursuites » si on choisit le programme « Vis ma vie de policier réserviste ». Ou, bien sûr, des missions de contrôle de migrants si on choisit la police aux frontières. Comme si ces missions de contrôle et de répression étaient un jeu auquel on pouvait s’essayer pour le plaisir et se donner quelques frissons, à la Benalla ! Cette manière qu’a la police de se présenter elle-même en dit long sur le rôle qu’elle joue !

BioMérieux vend le concept comme une relation gagnant-gagnant. Mais qu’est-ce qu’une entreprise du diagnostic a à voir avec l’armée ? Tout ! Le patriotisme et le grand capital ont les mêmes intérêts et ils n’hésiteront pas à nous mener à la guerre si leurs profits en dépendent ! BioMérieux cite Churchill : « Être réserviste, c’est être deux fois citoyen. » À cela nous répondons deux fois non : nous ne serons ni chair à canons, ni chair à patrons !

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