
Face à l’ampleur de la colère qui s’est exprimée le 10 septembre et qui continue de monter, Lecornu, fraîchement nommé Premier ministre, manœuvre déjà pour tenter de couper court aux grèves et aux mobilisations. Il annonce de pseudo-concessions en renonçant à la suppression des deux jours fériés et en supprimant les avantages à vie des anciens membres de gouvernements, avec l’espoir que les travailleurs et la jeunesse rentrent sagement à la maison et laissent passer son budget de guerre sociale.
C’est exactement le type de concessions, inoffensives pour les patrons, qui vont dans le sens de ce que demande le Parti socialiste, et qui lui suffiraient pour voter ou laisse passer le budget Macron. C’est ce que Faure annonce discuter mercredi 17 septembre avec Lecornu. Le PS fait beaucoup de tapage autour de sa proposition de taxe Zucman, un hochet pour justifier un budget qui va saigner les jeunes et les travailleurs, en permettant aux riches de s’enrichir davantage. Honte à cette politique de compromis bidons !
Le patronat et ses représentants du Medef, eux, ne s’embarrassent pas de ces compromis. Ils affichent fièrement leur posture combative en annonçant une grande mobilisation, si jamais le gouvernement augmentait leurs impôts. Pour eux qui se gavent de profits et touchent 270 milliards de subventions publiques, pas question de faire des concessions, ni de faire machine arrière. Ils annoncent clairement le choix de leur camp social : faire payer toute l’addition à la classe travailleuse pour maintenir leurs profits.
Même pas besoin de descendre dans la rue, à la simple annonce de leur mécontentement, Lecornu les a reçus pour apaiser les tensions. Sans aucune hésitation, le gouvernement Macron défend les intérêts du patronat.
Alors, sans aucune hésitation non plus, n’en déplaise au PS et à ses alliés, affichons clairement la combativité du monde du travail par nos mobilisations et la généralisation de nos grèves.
16 septembre 2025. Juliette Stein