Depuis une semaine, les politiciens de droite et d’extrême droite se serrent les coudes autour de Sarkozy. Ces gens-là réclament à longueur de journée des peines exemplaires contre la petite délinquance mais ne supportent pas que l’un des leurs soit condamné. Jeudi 2 octobre, ce sont les travailleurs et la jeunesse qui se serreront les coudes de nouveau dans la rue et dans la grève. Après le 10 et le 18 septembre, ce sera une troisième occasion d’apparaître comme la seule force capable de mettre fin à toutes les politiques de régression sociale.
Les patrons sont contents
Lecornu n’a toujours pas annoncé son gouvernement, mais il est certain que le nouveau trombinoscope va ressembler aux précédents : une bande de porte-flingues des actionnaires du CAC 40. L’interview du Premier ministre au Parisien était à peine parue vendredi que le président du Medef lui envoyait un bon point. Car, ô surprise, il n’y a aura pas de retour de l’ISF, les riches ne seront pas taxés (même pas symboliquement à la mode Zucman), la réforme des retraites ne sera pas abrogée… Encore un effort, élève Lecornu, et le grand meeting « du patronat en colère » prévu le 13 octobre sera annulé. Il n’y a que le PS pour jouer les Calimero : si ce que prévoit Lecornu est « trop injuste », il menace de voter la censure.
Et pour cause, la guerre sociale va continuer de plus belle !
Bayrou voulait réduire le déficit public à 4,6 % du PIB, Lecornu s’en tiendrait à… 4,7 % ! Ses intentions sont dans la lignée de son prédécesseur : faire s’envoler les dépenses militaires, continuer à arroser les actionnaires et mettre à l’amende les services publics. Finis les clins d’œil au PS, désormais la macronie compte sur les députés du RN. Lecornu reprend le programme raciste et anti-pauvres de l’extrême droite qui s’en prend aux « assistés » que seraient les bénéficiaires de minima sociaux, les étrangers et les chômeurs. À la clé, des attaques brutales contre la partie la plus exposée du monde du travail, les travailleurs privés d’emploi ou de papiers. Ce ne sont pourtant pas eux qui pillent le budget de l’État, mais les riches qui pratiquent la fraude et l’optimisation fiscale et les capitalistes qui palpent chaque année 270 milliards de subventions. Les patrons sont les vrais assistés, les vrais parasites qui se gavent de notre exploitation au travail !
Nous ne pouvons pas nous défendre avec des armes en carton
Dans la foulée du succès des grèves et des manifestations des 10 et 18 septembre, les directions syndicales n’ont pas fait mieux que de lancer « un ultimatum » à Lecornu… qui n’en a rien eu à cirer. Une fois ressorties bredouilles de Matignon le 24 septembre, elles ont appelé à une nouvelle journée de grève le 2 octobre. Désormais, Sophie Binet, dirigeante de la CGT, dit que c’est « sur la base du rapport de force après le 2 octobre » qu’elles vont retourner voir Lecornu. Comme si on ne descendait dans la rue que pour aller quémander sagement le lendemain à Matignon ! Pour faire reculer le gouvernement et le patronat, une seule journée supplémentaire de mobilisation ne suffira pas. Il faudra les y contraindre en « bloquant tout » par une grève qui s’étend dans tous les secteurs et qui dure suffisamment pour paralyser la machine à profits. Faire payer les patrons, c’est leur arracher de meilleures conditions de vie et de travail : qui peut vivre aujourd’hui avec moins de 2000 euros par mois ?
Soyons massivement en grève le 2, dans tous les lieux de travail, mais aussi dans les lieux d’études, les facs et les lycées, où la jeunesse scolarisée est mobilisée depuis le 10 septembre. Pas pour mendier des pourparlers dans les salons de Matignon. Mais pour nous organiser à la base, pour décider nous-mêmes de notre lutte, pour construire les étapes d’un mouvement d’ensemble. Pas d’économies sur nos vies : pour vivre et pas seulement survivre, prenons sur les profits !
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 29 septembre 2025
