Nos vies valent plus que leurs profits

Les affaires du RN font-elles les affaires de Retailleau ?

Depuis sa condamnation le 31 mars à quatre ans de prison (dont deux ferme sous bracelet électronique) et à cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate, Marine Le Pen joue les victimes. Des « victimes » d’un « système » dont ils auront bien profité en tout cas ! Entre les discours moralisateurs et les actes du RN, il y a de belles marges ! Et la mobilisation « populaire » appelée par le RN à Paris dimanche 6 avril a fait un gros flop.

Pour l’instant le RN doit se contenter de la mobilisation sur les plateaux TV et dans les prétoires. Le Pen (et le RN en tant que tel), Wallerand de Saint-Just (à l’époque trésorier du parti) ont rapidement fait appel de leur condamnation, ainsi que plusieurs têtes d’affiche comme Louis Aliot, Nicolas Bay, Bruno Gollnisch, Julien Odoul et Timothée Houssin. Par contre, les seconds couteaux ont été invités à laisser tomber, l’essentiel étant désormais pour Le Pen que le procès en appel se tienne le plus rapidement possible. Ce que le parquet de Paris semble avoir entériné en garantissant une audience avant l’été 2026. Cela permet au RN de répéter que Marine Le Pen sera blanchie (forcément) avant l’élection présidentielle de 2027. En attendant, elle vient d’être démise de celui de conseillère départementale du Pas-de-Calais, ce contre quoi elle a saisi le tribunal administratif de Lille. Après le cumul des mandats, voilà le cumul des procès pour Le Pen, car peut-être un autre va venir, si le RN refuse de se plier à la demande de recouvrement lancée par le Parlement européen pour récupérer 3,5 millions d’euros, correspondant à une grosse partie de l’argent détourné.

À Le Pen les peines, à Bardella la baraka ?

Le probable empêchement de Le Pen aux prochaines élections présidentielles mais aussi de toute façon dès maintenant aux législatives en cas de dissolution anticipée commence à être intégré dans le discours officiel du RN. Mercredi 23 avril, Sébastien Chenu, le vice-président du RN a déclaré lors d’un passage à la radio que « Jordan Bardella, s’il y avait une dissolution, aurait à cœur de mener la bataille législative, peut-être même, s’il le souhaitait, être candidat […] dans n’importe quelle circonscription de France ». Jordan Bardella a déclaré de son côté qu’il se préparait à être « le candidat de Marine Le Pen ». Visiblement, au RN on commence à penser à l’après famille Le Pen. Après la (vraie) mort du père, la mort politique de la fille ne doit pas sonner le glas des espoirs d’arriver enfin sur la première marche du podium électoral. Introniser dès maintenant Bardella pourrait avoir l’intérêt aussi de couper un peu d’herbe sous le pied d’un Retailleau de plus en plus candidat à un destin national et de plus en plus en grâce auprès des deux milliardaires fachos Bolloré et Stérin. Faudra décidément plus que les tribunaux pour nous débarrasser définitivement de toute cette vermine d’extrême droite !

Marie Darouen