De nombreux lycéens et lycéennes ont rejoint la manifestation parisienne de la fonction publique le 19 mars. Certains défilaient avec leurs professeurs, d’autres dans un cortège de lycéens mobilisés en tête de manifestation. « Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l’éducation » pouvait-on lire sur une des banderoles de ce cortège.
À l’initiative des élèves de Blaise Cendrars à Sevran, rejoints notamment par ceux de Jean Zay (Aulnay) et Jean Jaurès (Montreuil), le cortège a rassemblé plus d’une cinquantaine de jeunes manifestants, et surtout des manifestantes. À la manière des lycéens qui manifestaient à Rouen, derrière une banderole « lycéens alarmés, pas à l’armée ! » Les mineurs isolés de Paris, qui occupent le Centquatre (centre culturel parisien) depuis une semaine, ont aussi manifesté pour revendiquer des papiers pour tous, un hébergement d’urgence et l’égal accès à l’éducation. Dans le 93, et partout ailleurs, il y a bien des raisons pour les jeunes de se mobiliser ensemble !
En effet, dès le matin du 19 mars, sur les blocus à Sevran et Montreuil, les lycéens s’affichent révoltés contre Attal et son « choc des savoirs », véritable tri social. C’est certes la vétusté des établissements qui a déclenché le mouvement de grève des profs auquel ces lycéens se sont joints. Mais tous les élèves font le lien entre le manque de moyens dans le 93, et la situation analogue dans les autres départements. Et davantage encore : c’est le même gouvernement qui finance à milliards les groupes du CAC 40, qui fait voter la loi immigration et qui réduit les budgets de l’éducation. Cela, les équipes mobilisées pour bloquer leurs établissements hier matin le savent : une pancarte vue sur un blocus affichait « réarme-toi contre le capital » !
Dans ces lycées du 93, les élèves continuent d’organiser leurs assemblées générales, de tisser des liens entre différents établissements et de s’adresser à leurs camarades de classe. Ils se sont donné rendez-vous à la manifestation de jeudi. Quoi qu’il en soit, les lycéens et lycéennes du 93 ont semé autant de graines pour l’avenir, entre les réflexes de mobilisation et les nombreuses discussions politiques les matins sur les blocus.
Louis Trova
