Après un mois de suspension, l’opération Wuambushu (« reprise » en mahorais) a repris de plus belle. Les pelleteuses sont entrées en action pour démolir les cases en tôle de Talus 2, l’un des plus importants bidonvilles de cette île de l’océan Indien, un des territoires les plus pauvres de la République. Et ce « décasage » concerne non seulement les migrants comoriens sans papiers mais tous les habitants, quelle que soit leur nationalité. L’un d’eux a expliqué qu’on lui avait bien proposé d’être relogé mais à l’autre bout de l’île, ce qui empêcherait ses enfants de poursuivre leur scolarité. D’où la décision de sa famille de rester sur place et de dormir en plein air. Quant au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il s’est vanté avec cynisme que « le volontarisme politique paie », histoire de montrer à l’extrême droite qu’il est plus efficace qu’elle pour appliquer des mesures racistes. Pas de quoi s’en vanter.