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Mésaventures médicales

J’habite en province. Légèrement inquiet de bronchites chroniques, je demande à mon médecin une ordonnance pour consulter un spécialiste, un pneumologue. Pas moyen d’avoir un rendez-vous où j’habite, les pneumologues ne sont qu’une poignée et il n’y a aucun créneau disponible en ligne. Les quelques secrétariats que j’ai réussi à appeler me répètent d’ailleurs en boucle la phrase fatidique : « Nous ne prenons pas de nouveaux patients. » Les trop peu de médecins qui sortent de l’école peuvent en effet s’installer là où ils et elles le veulent, et trop souvent dans les très grandes villes. Je trouve donc un rendez-vous à Paris, chez un des rares spécialistes qui refuse de s’en mettre plein les poches en dépassement d’honoraires et pratique la tarification secteur 1. Pour autant, ce rendez-vous me coûte déjà 80 euros de plus qu’à un Parisien à cause des billets de train. Je peux me le permettre, mais peut-être pas tout le monde.

L’histoire commence réellement le matin de mon rendez-vous. Un problème d’alimentation sur les voies et une caténaire arrachée ont raison de mon train, il est annulé et tous les trains de la journée sont retardés d’au moins une heure trente. Est-ce la faute à pas de chance ? Ou à l’orage et la pluie ? Ou peut-être aussi au mauvais entretien des infrastructures ? Difficile à dire, toujours est-il qu’il m’est impossible d’arriver à temps à Paris, je dois annuler mon rendez-vous. Le médecin aura donc perdu son rendez-vous, ça m’étonnerait qu’à quelques heures du créneau quelqu’un d’autre le reprenne. Mon prochain rendez-vous sera dans six mois, toujours à Paris, si les trains fonctionnement normalement ce jour-là.

Ainsi en va-t-il des tribulations du – pas encore ! – malade dans un pays dont les gouvernants laissent les services publics se dégrader, lentement mais sûrement, depuis des dizaines d’années.