Dans son dossier annuel sur l’état de la pauvreté en France, qui vient de sortir, le Secours catholique dénonce le nombre record de ménages sans aucune ressource. En cause : des politiques qui stigmatisent les plus précaires. De plus, accéder aux droits sociaux devient, pour beaucoup, un véritable parcours du combattant. Outre l’absence totale d’aide pour les ménages étrangers sans titre de séjour, les durcissements des critères d’éligibilité aux droits sociaux ont fait baisser le nombre de bénéficiaires. Et d’affirmer sur ce point : « Les réformes de l’assurance chômage ne sont pas pour rien dans le recul de la part de ménages percevant des indemnités (deux points de moins en deux ans) et dans le basculement d’une partie des chômeurs, découragés, vers l’inactivité. » Parmi ses bénéficiaires, le Secours catholique note un niveau de vie déjà très faible pour les chômeurs, désormais en recul : 655 euros par mois en 2023 contre 685 en 2018. En ce qui concerne les allocations familiales, le rapport note : « En 2023, 24 % des ménages français éligibles rencontrés ne les percevaient pas, contre 15 % en 2010. Le chiffre atteint même 42 % chez les ménages étrangers éligibles en 2023, contrairement à bien des idées reçues. » Enfin, le non-recours aux prestations sociales est en hausse. En 2010, 26 % des ménages accompagnés par le Secours catholique avaient droit au RSA mais ne le percevaient pas. En 2023, ce chiffre est plus élevé de dix points et atteint 36 %, soit plus d’un tiers des bénéficiaires. Bref, les pauvres sont toujours plus pauvres.