(Tribune de la plateforme 1 parue dans le numéro 27 de Révolutionnaires)
Le congrès a été un moment de débat intensif dans une ambiance démocratique et fraternelle qui a permis à des militants de toutes les villes, de tous les secteurs et de tous les âges de s’exprimer. 45 AG de préparation se sont tenues localement et, au congrès lui-même, 80 délégués différents ont pris la parole en plénier. Indispensable dans une organisation qui compte 40 % de militants de moins de 25 ans, avec un tiers de ses membres qui interviennent dans la jeunesse scolarisée et un tiers qui interviennent directement sur les lieux de travail en tant que militants politiques.
Ce congrès représente un pas modeste mais important sur le chemin de l’unité des révolutionnaires. Il montre que la fusion a numériquement dépassé les deux principaux courants qui ont combattu la scission-exclusion lors du 5e congrès du NPA, à savoir l’Étincelle et Anticapitalisme et révolution (A&R). Cette unité a été réalisée en faisant un choix délibéré : élaborer des réponses politiques communes aux problèmes qui se posent dans l’intervention, dans le cadre de la construction commune d’une organisation révolutionnaire indépendante de la gauche institutionnelle. C’est cela qui a permis de dépasser la simple fusion des deux courants en associant près de 90 % des militants et militantes de l’organisation.
C’est ce que nous avons fait au travers de la solidarité avec le peuple palestinien à la suite du 7 octobre 2023 et de l’offensive génocidaire d’Israël : plutôt que de partir uniquement des positions traditionnelles des uns ou des autres, nous avons cherché à intervenir activement dans les tribunaux et surtout dans la rue face aux interdictions de manifester en soutien à la Palestine, en exprimant une position indépendante des courants réactionnaires, nationalistes et pro capitalistes du type du Hamas. Un positionnement de fond qu’aucun courant n’aurait pu, seul, élaborer et surtout mettre en œuvre.
Les AG et le congrès a montré que cette méthode de confrontation des discussions de fond avec la construction commune était menée dans tous les secteurs et comités du NPA-R. Nous souhaitons élargir cette méthode à d’autres courants révolutionnaires au niveau international mais aussi au niveau hexagonal, car nous savons que nous n’incarnons pas à nous seuls les contours d’un futur parti révolutionnaire. Nous regrettons d’autant plus qu’un courant international issu du « morénisme », Socialisme ou barbarie, constatant son échec au congrès, ait fait un choix inverse en retombant dans les vieux travers de la division et de la provocation pour défendre son petit « pré carré » et quitter le congrès avec ses trois délégués sur 119.
Au contraire, nous accueillons positivement la présence des camarades de Lutte ouvrière à l’intégralité de la partie publique de nos travaux, ainsi que la présence des camarades du Parti des travailleurs. Nous regrettons l’absence de Révolution permanente malgré notre invitation. C’est précisément pour faire entendre cette orientation en vue d’un pôle des révolutionnaires capable de s’opposer au pôle des milliardaires que nous continuerons de nous adresser aux autres organisations pour leur proposer de débattre et d’agir conjointement. Nous les invitons à participer en mai à la conférence internationaliste de Paris, coorganisée avec Lotta comunista qui aura pour thème central « les révolutionnaires face aux rivalités inter-impérialistes » ainsi qu’une journée dédiée aux révolutionnaires dans les syndicats.
Les révolutionnaires devront faire bloc lors des futures élections, en toute indépendance de la gauche institutionnelle, comme nous l’avions proposé lors des élections européennes et législatives.
La meilleure façon de censurer le gouvernement, c’est de regrouper les luttes contre les licenciements, pour nos salaires et contre l’austérité budgétaire, sous la direction des travailleurs eux-mêmes !