(Tribune de la plateforme 2 parue dans le numéro 27 de Révolutionnaires)
Étrange congrès que ce premier congrès qui, comme durant les assemblées générales préparatoires, a été marqué par une agressivité constante contre les minorités. La première phrase du rapport introductif attaquait notre courant donnant le cadre d’un débat étouffé au nom des tâches de construction. Point d’orgue de cette démarche sectaire, la volonté de pousser dehors les camarades de Socialisme ou Barbarie avec lesquels, ainsi que d’autres camarades hors courant, nous avions porté la motion « Pour un pôle des révolutionnaires, faire vivre la démocratie ». Suite à un incident entre militants en novembre dernier, résultat de tensions politiques dans lesquelles les camarades de la majorité portent une responsabilité, cette dernière a fait gonfler « l’affaire » jusqu’à en prendre prétexte pour reporter, en fait refuser, l’élection d’un camarade de SoB au Conseil politique national, geste dont il est évident qu’il signifiait la rupture avec ce courant, son exclusion.
AetR et L’Etincelle éclairent ce qu’ils appellent leur « boussole » du pôle des révolutionnaires, une fausse barbe pour une politique sectaire qui se revendique d’une théorie « inédite », « la fusion par la construction ». Ce congrès n’avait pour eux d’autre fonction que de cimenter cette fusion, intimant à chacun de « choisir entre le front de fractions et la fusion ». De la part des deux fractions qui n’ont d’ailleurs pas annoncé leur dissolution, une telle politique ne manque pas d’ironie puisque c’est au nom de la lutte contre « le front de fractions » que le NPA de Besancenot avait engagé la scission-exclusion !
Encouragé par Trump, le CAC 40 déclare la guerre aux travailleurs
Une telle politique ne répond pas aux besoins de la période qui voit le CAC 40, à l’image de Wall Street, déclarer la guerre aux travailleurs. Pour les camarades de la nouvelle majorité, cependant, le capitalisme ne connaît pas de crise. Pour eux les superprofits sont la preuve qu’il se porte bien alors que ces superprofits ne sont que l’expression de la maladie d’un capitalisme sénile, financiarisé et mondialisé dont les appétits sans limite ne peuvent continuer à se satisfaire que par une surexploitation constante des hommes et de la nature, au prix d’une concurrence acharnée, de la guerre complément indispensable de la concurrence capitaliste. La crise écologique est l’expression de cette faillite du capitalisme.
Ce système failli court vers le krach et conduit l’humanité vers la catastrophe.
Ce sont là les racines de la militarisation du monde et des guerres de l’Otan, de la guerre d’Ukraine, du génocide de Gaza et la guerre du Moyen-Orient. Les racines aussi de la crise sociale et politique que connaît le pays, de la mascarade parlementaire qui pave la route de l’extrême droite, de Darmanin à Le Pen en passant par Retailleau, qui reçoit le soutien de la grande bourgeoisie, celle d’Arnault le milliardaire ami de Trump.
Poursuivre le débat au sein du mouvement révolutionnaire et dans les mobilisations
A l’heure du capitalisme sénile il n’y a pas de place pour un nouveau réformisme, l’affrontement entre le travail et le capital est inscrit au cœur de la marche à la faillite de leur système fondé sur l’exploitation. Pour défendre ses droits, conquérir le pouvoir pour changer la société, le monde du travail a besoin de s’organiser, de son propre parti indépendant des mascarades parlementaires ou des conclaves du dialogue social. C’est dans cet objectif que nous avons proposé au congrès une déclaration invitant à prendre l’initiative d’engager les discussions au cœur des luttes, entre organisations révolutionnaires, entre militant·es ainsi qu’avec celles et ceux qui se mobilisent et contestent ce système dépassé pour discuter des voies et moyens de construire, ensemble, un pôle démocratique des révolutionnaires.