
Le 10 septembre a été conçu pour « tout bloquer » contre le plan d’austérité concocté par Bayrou, et les assemblées générales (AG) de préparation sont parfois traversées par l’aspiration à dégager non seulement Bayrou mais aussi Macron.
Si la mobilisation du 10 et ses suites aboutissaient à les virer, nous ne les regretterions pas. Mais les chefs de gouvernements ont beaucoup tourné ces derniers temps : Barnier, Castex, Borne, Attal… Et la politique menée n’a pas varié : la même offensive patronale n’a fait que dégrader profondément nos conditions de vie. Ce qui compte, c’est de faire reculer la classe dirigeante pour de bon, que la peur change de camp, que le rapport de force bascule en faveur des travailleurs. Donc imposer notre volonté au patronat, le vrai donneur d’ordres des gouvernements successifs.
C’est un programme de lutte qu’il faut discuter dans les AG, dans les villes, les quartiers mais aussi dans les entreprises : d’abord l’annulation de toutes les mesures envisagées par Bayrou, mais aussi l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre toutes et tous sans perte de salaire, des embauches par milliers dans les services publics, une hausse généralisée des salaires, pas de retraites, pas de salaires, pas de minima sociaux sous les 2000 euros net… Le minimum pour vivre et pas seulement survivre ! Imposer nos revendications, c’est faire payer le patronat dont les profits volent de record en record.
L’argent existe, pas dans les caisses de l’État qui taxe en priorité les plus pauvres d’entre nous à coups de TVA, mais dans les caisses du patronat. Et une lutte qui s’ancrerait dans la durée au-delà du 10 septembre, avec des grèves qui s’étendraient, permettrait d’aller le chercher. Les patrons n’en mèneraient pas large face à une grève générale, car c’est l’organisation des grévistes eux-mêmes, leurs AG, leurs comités de lutte, leurs coordinations qui pourraient imposer un contrôle sur les comptes des entreprises, des banques, des services publics. C’est nous les travailleurs qui produisons tout, c’est nous qui savons comment fonctionnent réellement toutes les boîtes publiques ou privées. Et c’est nous qui sommes capables, en s’unissant par nos luttes de décider comment répartir les richesses.
Se doter de ces objectifs, c’est poser la vraie question, celle de qui décide : la question du pouvoir, qui n’est ni à l’Assemblée, ni à Matignon, ni à l’Élysée !
Edouard McBeyne
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