Nos vies valent plus que leurs profits

Refusons le monopoly sur l’Ukraine des Trump, Poutine, et de leurs sous-fifres européens : ni économie de guerre, ni austérité pour les classes populaires !

Les négociations entre grandes puissances au sujet de la guerre en Ukraine battent leur plein : Poutine pose ses conditions, Trump s’impatiente et les dirigeants européens, Macron en tête, tentent de s’immiscer dans la partie. L’objectif ? Certainement pas d’obtenir une paix « juste et durable », mais de mettre la main sur les richesses minières de l’Ukraine. Sans aucun égard pour le peuple ukrainien, victime depuis plus de trois ans de cette guerre, pas plus que pour le peuple russe, qui subit lui aussi la guerre et la dictature de Poutine.

Sous prétexte de nous protéger : nous déclarer la guerre sociale

Massivement détesté, Macron se pose en chef de guerre pour tenter de nous enrôler derrière lui. Le voilà qui nous refait le coup du Covid : « Nous sommes en guerre ! »… Et voilà l’ensemble des partis politiques représentés à l’Assemblée, de la gauche à l’extrême droite, qui entre dans son jeu. À quelques nuances près, entre ceux qui mettent en avant la nécessité d’une Europe de la défense, sous la conduite de la France, et ceux qui privilégient la défense des frontières hexagonales. Une bonne manière de nous faire prendre conscience qu’ils ne préparent pas la paix, mais la guerre. Une guerre qui n’a pas pour but de nous défendre, mais d’éprouver les rapports de force entre les grandes puissances, sur le dos des peuples de la planète, comme les Ukrainiens en font la triste expérience.

Dans l’immédiat, ils nous déclarent la guerre sociale, dans une belle unanimité. Du Medef aux confédérations syndicales, de la gauche parlementaire à l’extrême droite, tous entonnent le refrain de la priorité donnée à la défense nationale dans le budget de l’État. Une priorité qui coûte cher, puisqu’elle imposerait de doubler les dépenses militaires d’ici à 2030. Soudain, il n’est plus question d’austérité budgétaire… Car ils veulent piocher allègrement dans nos poches et dans tous les services publics, la santé, l’éducation.

Ni chair à canons, ni chair à patrons : travailleuses et travailleurs de tous les pays, unissons-nous

Nos retraites sont en ligne de mire. Alors que les syndicats avaient fait miroiter l’illusion que la réforme des retraites pourrait être abrogée par le « conclave » auquel le gouvernement les avait conviés, Bayrou vient de doucher leurs illusions, dimanche 16 mars, en refusant catégoriquement de revenir sur le départ à la retraite à 64 ans… Quant au Medef, il parle du report de l’âge légal pouvant aller jusqu’à 70 ans ! La retraite par capitalisation, avec des fonds de pension pour financer l’industrie d’armement, refait elle aussi surface. Travailler plus longtemps, sans savoir ce que nous allons toucher, et tout cela pour les plus grands profits des Dassault, Thales, Safran, et bien d’autres : la boucle est bouclée.

Pas question de nous laisser enrôler dans leur effort de guerre. Pour nous défendre contre le capitalisme, fauteur de guerre et d’exploitation, nous n’avons que nos luttes. Les étudiants contestent en ce moment les coupes budgétaires prévues sur leurs universités, dans le cadre de cette cure d’austérité qui ne vise que ce qui nous est utile. Ce gouvernement veut empêcher les enfants des classes populaires d’accéder aux études et cherche à les envoyer au turbin le plus tôt possible. La jeunesse a raison de se mobiliser, et il est temps de manifester nous aussi notre colère : salaires, retraites, conditions de vie, les raisons ne manquent pas. Il veut aussi nous diviser, en fonction des frontières, des nationalités, des origines et attaque toujours plus violemment ceux et celles qu’il prive de papiers. Le 22 mars, participons à la marche des Solidarités contre le racisme qui sera organisée dans de nombreuses villes de France.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 17 mars 2025

 

 

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