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Renault Sandouville : 300 intérimaires à nouveau virés

Jeudi 6 novembre, la direction de l’usine Renault de Sandouville, près du Havre – qui produit le véhicule utilitaire Trafic – a annoncé lors d’un CSE extraordinaire qu’elle ne renouvellerait pas les contrats de 300 intérimaires à la fin de l’année. Prétexte invoqué : une baisse de la demande commerciale. C’était pourtant pour répondre à une reprise des commandes que la plupart de ces travailleurs avaient été rappelés dès le mois de septembre, après avoir été jetés une première fois comme des malpropres au printemps dernier pour le même motif.

Mais en réalité, cette précarité extrême imposée à des centaines d’intérimaires de l’usine de Sandouville, c’est le prix que le constructeur a choisi de faire payer aux travailleurs son bras de fer avec l’Union européenne pour l’acculer à renoncer aux normes environnementales fixées en 2023 : réduction des émissions de CO2 de 50 % d’ici 2030 et de 100 % en 2035, avec la fin de la vente de véhicules neufs à moteur thermique.

Le 4 novembre, à l’occasion de la journée de la filière automobile, le nouveau DG de Renault a ainsi déclaré qu’il était « à court terme urgent d’avoir de la flexibilité sur cinq ans sur les véhicules utilitaires ». En clair, d’aller jusqu’à réduire volontairement la production sur les cinq prochaines années si le mix énergétique n’est pas suffisamment favorable aux véhicules électriques qui seront prochainement fabriqués à Sandouville, et cela afin d’éviter les pénalités.

Alors que les plans de licenciements se multiplient dans le secteur automobile, il y a donc urgence à intégrer la défense des travailleurs précaires comme une composante à part entière des bagarres à mener contre les licenciements.

Correspondant