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Répression de la jeunesse mobilisée à Rouen : le bûcher pour les lycéens et les lycéennes de Jeanne d’Arc ?

Au lycée Jeanne-d’Arc de Rouen, les élèves se mobilisent fort ! En effet, depuis plusieurs semaines maintenant, ils et elles ont décidé d’agir, en soutien aux revendications des enseignants et des enseignantes, ainsi que contre la mise au pas de la jeunesse à travers le SNU et le port de l’uniforme, mais aussi contre la loi Dramanin-Le Pen et en soutien au peuple palestinien. Mais au lieu de leur permettre de porter leurs revendications, la direction de l’établissement a opté pour une répression qui ne peut pas manquer de nous indigner.

Il y a deux semaines, les lycéens et lycéennes mobilisés ont bloqué leur lycée avant de partir en manif au côté des enseignants, dans le but que leur voix soit enfin entendue.

À la suite de cette action, une élève de 15 ans, soupçonnée d’avoir participé au blocage, a été convoquée puis retenue deux heures durant dans un bureau de la direction, privée de son téléphone (et donc de tout moyen de contacter ses proches) et a dû répondre à un interrogatoire digne des séries policières, à coup de visionnages de vidéo-surveillance (théoriquement prévues pour la lutte contre le terrorisme !), de questions incessantes, de menaces et d’aveux forcés dans le but de lui faire dénoncer les autres. À ça on ajoutera des exclusions (dont certaines dépassent la semaine !) sous des prétextes bidons (comme des absences injustifiées remontant à plusieurs mois) qui ne laissent aucun doute sur leurs véritables raisons. On compte aussi des convocations officieuses d’élèves sortis de leur classe en plein cours par la direction pour les soumettre à interrogatoire et à des menaces multiples de dépôts de plaintes totalement abusives. Si la qualité de l’enseignement baisse, celle de l’intimidation monte en flèche.

Impossible de se taire pour les lycéens et lycéennes mobilisés qui se voient réprimer avec tant de zèle. La semaine dernière, toujours pour soutenir leurs enseignants en grève et lutter contre la mise au pas de la jeunesse, iis et elles ont de nouveau bloqué leur lycée, avec cette fois la volonté, en plus, d’affirmer qu’ils ne se laisseront pas museler par la direction en roue libre. Quelle ne fut pas leur surprise, en arrivant à 7 heures du matin, de se retrouver nez à nez avec six voitures de police et une quinzaine de flics (plus nombreux que les lycéens et lycéennes sur le moment), clairement appelés spécialement pour l’occasion (et qui d’autre que la direction aurait bien pu agir ainsi ?). La police s’en prend désormais aux mineurs un peu trop revendicatifs, bien loin de la soi-disant lutte contre le terrorisme devant justifier leur surarmement. Les « gardiens de la paix » en tenue de combat ont bien sûr fièrement montré leur courage devant ces dangereux et dangereuses lycéens et lycéennes, qui gardaient le plusz grand calme malgré la pression qu’on connaît dans ces moments-là. Les flics sont alors directement rentrés dans l’intimidation à coup de tutoiement et de hargne méprisante et injustifiée. Ils ont même procédé à des contrôles d’identité (on est jamais trop prudent avec ces racailles qui refusent d’étudier dans des classes surchargées). Puis les policiers se sont mis à bousculer les jeunes et ont même usé de violence physique, frappant la main d’une bloqueuse pour en faire tomber son (sûrement dangereux) café, avant de la traiter de conne (elle n’avait même pas encore ouvert la bouche). Heureusement, les bloqueurs et bloqueuses avaient plus de courage que les flics, et après leur départ, ils et elles ont décidé d’assurer malgré tout le blocage de leur lycée. Malgré le climat très désagréable qu’a tenté de mettre en place la direction toujours aussi cordiale, l’ordre a été maintenu et le blocage n’a donné lieu à aucun débordement, mais surtout dans un climat très politique, tractant et expliquant la situation aux autres élèves, très réceptifs.

La direction du lycée a sciemment et volontairement décidé de faire usage de la répression en usant de moyens au-delà de tout contrôle, soutenant clairement le camp des réactionnaires. Cependant, les choses ne se passeront pas sans anicroche, les syndicats de l’enseignement et les parents d’élèves étant très remontés contre son comportement. Mais surtout, les élèves sont bien décidés à ne pas se laisser museler, ont fait l’expérience de la force du collectif et prouvé qu’ensemble ils et elles ne pouvaient pas se faire malmener impunément.

Mais cette répression extrême est-elle si surprenante ? Dans un climat politique où la lutte des classes progresse de jour en jour, où la jeunesse se mobilise pour assurer son avenir face à la crise sociale permanente engendrée par le système capitaliste pourrissant, et où la classe dirigeante tente de la mettre au pas et de la mater par des méthodes militaires, les méthodes de ce genre sont à attendre. Cela dit, les dirigeants réactionnaires s’en mordront bientôt les doigts, à force de réprimer ainsi toute expression de la jeunesse, ils accélèrent sa politisation, et plus ça ira, plus la jeunesse prendra conscience de sa capacité révolutionnaire. La détermination affichée par les lycéens et lycéennes face à la répression doit nous inspirer et nous aider à trouver le courage dans toutes nos luttes !

NPA-Jeunes Rouen