Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, juge que désormais l’antisémitisme est « résiduel » à l’extrême droite et qu’il a désormais muté vers l’extrême gauche. Il profite de l’occasion pour clouer au pilori les anti-sionistes et ceux qui soutiennent la cause palestinienne, qui seraient tous et toutes peu ou prou antisémites. Malheureusement pour lui, une étude publiée en juin dernier par la Commission consultative des droits de l’homme donne une image un peu différente de la réalité. Si elle confirme bien l’existence de « l’antisémitisme à la gauche de la gauche et notamment chez les proches des Insoumis, et des écologistes », elle précise cependant que cet antisémitisme est « sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national ». Le positionnement politique « des antisémites ainsi définis continue à battre des records à droite et plus particulièrement à l’extrême droite ». Donc c’est tout sauf « résiduel ». Ce qui n’empêche évidemment pas de combattre aussi avec véhémence l’antisémitisme lorsqu’il se manifeste, malheureusement, chez des gens qui se disent de gauche.