Depuis le 24 mai, le son des casseroles résonne tous les matins ou presque devant l’hôtel Radisson Blu sur le Vieux-Port de Marseille. Les femmes de chambre, employées par le sous-traitant Acqua, sont en grève, et elles ne comptent pas lâcher.
Ces travailleuses pensaient depuis longtemps à faire quelque chose pour l’amélioration de leurs salaires et leurs conditions de travail. Et un matin, autour d’un gâteau pour le dernier jour d’une collègue gouvernante, la décision a été prise : « On ne monte pas faire les chambres. »
Parmi leurs revendications : un treizième mois, une prime de pénibilité pour le travail supplémentaire lié à la saison estivale, l’augmentation de la prime de panier, une révision de la grille des qualifications, la baisse des cadences et la suppression de la clause de mobilité qui autorise Acqua à leur faire effectuer des remplacements au pied levé sur d’autres sites – parfois très éloignés.
Après plusieurs semaines de grève, la direction s’est vue contrainte de faire quelques propositions : d’accord pour le treizième mois, mais d’ici quatre ans (par tranche de 25 % chaque année), et uniquement pour celles qui ont une ancienneté de plus de deux ans, ou encore une prime exceptionnelle de 200 euros, et le plafonnement à quatre jours par mois maximum des déplacements.
Mais les grévistes, soutenues par le syndicat CNT-SO, tiennent bon sur leurs revendications. Vendredi 5 juillet, le président de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) est venu menacer les grévistes sur le piquet, promettant qu’il allait « rétablir l’ordre » et qu’il était « en train de s’organiser ». Une semaine plus tôt, un mystérieux incident (avec une tentative de voler du matériel syndical) avait déjà poussé les grévistes à se tenir sur leurs gardes.
Pour tenir, elles se font entendre tous les jours sur le Vieux-Port et multiplient les occasions de chercher de la force à l’extérieur, en participant aux manifestations (en solidarité avec le peuple palestinien ou contre l’extrême droite), en organisant des rassemblements festifs devant l’hôtel qui sont autant d’occasions de faire tourner leur caisse de grève.
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