Le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, vient de limoger sa ministre de l’Intérieur, Suella Braverman. C’était une habituée des polémiques et des déclarations réactionnaires qui s’en prenait pêle-mêle aux sans-abris qui vivaient ainsi, selon elle, « par choix de vie », aux réfugiés qu’elle qualifiait « d’envahisseurs » et avait mis en garde contre l’« ouragan migratoire ». Elle avait organisé des charters de migrants vers l’Afrique ou les avait parqués dans des barges-prisons amarrées dans les ports britanniques. Jusque-là, sa rhétorique et sa pratique écœurantes ne lui avaient valu aucun problème. Mais la semaine dernière, elle a eu l’imprudence d’accorder une interview au quotidien conservateur The Times dans lequel elle reprochait à la police d’avoir autorisé samedi dernier la marche de soutien aux Palestiniens qui a regroupé entre 300 000 et 800 000 personnes dans les rues de la capitale. Elle avait jugé alors que les responsables de la police paraissent avoir « leurs favoris » et appliquent un « deux poids, deux mesures ». Ces propos ont été considérés comme portant atteinte « à l’indépendance opérationnelle de la police ». Trois jours plus tard elle était virée. Au Royaume-Uni, comme ailleurs, mieux vaut ne pas s’en prendre à la flicaille, même quand on est ministre.