NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Brèves

L’actualité en bref

La cour d’appel de Paris devait se prononcer lundi 10 juin dans l’affaire du chlordécone, un pesticide massivement utilisé dans les bananeraies qui a contaminé des milliers d’hectares de terres agricoles et empoisonné une grande partie des populations de Martinique et de Guadeloupe. La dangerosité de cet insecticide était connue depuis 1981 mais il n’avait été interdit… qu’en 1993 aux Antilles. En 2006, des associations martiniquaises et guadeloupéennes avaient déposé plainte pour empoisonnement, mise en danger de la vie d’autrui et administration de substance nuisible. La procédure dura 17 ans et aboutit finalement le 2 janvier 2003… à un non-lieu. C’est contre cette décision que les victimes ont fait appel en demandant son annulation. Mais la Cour a finalement botté en touche en renvoyant l’audience au 22 octobre tout en refusant par avance la publicité des débats et la comparution personnelle des parties civiles. Les audiences ne seront donc pas publiques. Et pour cause. Car sont impliqués dans ce dossier non seulement les fabricants de chlordécone et les grands planteurs qui l’ont utilisé en connaissant ses effets néfastes mais aussi les hauts fonctionnaires et les ministres qui les ont couverts. Et la justice ne veut pas faire de peine à tout ce beau monde.

C’est devant le tribunal correctionnel de Rennes que s’est ouvert le procès du commissaire de police Grégoire Chassaing poursuivi pour « homicide involontaire » à l’encontre de Steve Maia Canico. Ce jeune homme de 24 ans avait trouvé la mort à Nantes, lors de la Fête de la musique en juin 2019, lorsque les forces de l’ordre avaient chargé et dispersé à coups de gaz lacrymogènes des jeunes qui écoutaient de la musique et dansaient sur le quai Wilson en bord de Loire. Steve était tombé dans le fleuve, avec plusieurs autres, et s’était noyé. La défense de Grégoire Chassaing va plaider la « chute accidentelle » dans le fleuve, sans aucun lien avec les tirs de gaz lacrymogènes par les policiers. Des tirs qui se justifiaient d’autant moins que la fête avait été autorisée jusqu’à 4 heures du matin. Un détail pour les champions de la matraque.

Le prix du gaz pour quelque dix millions de foyers augmentera de 11,7 % en moyenne le 1er juillet prochain, a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette hausse est essentiellement liée à une majoration du coût de distribution du gaz, un coût supporté par le gestionnaire du réseau de distribution GRDF et facturé aux fournisseurs, qui à leur tour le répercutent sur la facture des consommateurs. Qui sont, comme d’habitude, les cochons de payants. Cela conduit à une facture annuelle estimée à 1 184 euros en moyenne pour les particuliers en juillet contre 1060 euros en juin. La CRE précise que le prix de référence est publié « à titre indicatif » car les fournisseurs restent « libres de fixer les conditions de prix de leurs offres » et de répercuter ou non la hausse sur la facture. Sauf qu’en général tous la répercutent. Des prix parmi bien d’autres qui continuent de grimper à un rythme bien supérieur aux salaires, retraites et allocations diverses…

Dans un communiqué publié le samedi 8 juin, le procureur de la République Yves Dupas
a annoncé qu’un homme de 26 ans, blessé lundi lors d’une fusillade impliquant des gendarmes, est mort vendredi d’une balle dans la tête. Le drame s’est déroulé dans le secteur du col de la Pirogue, à Païta, un point névralgique sur la route menant de Nouméa à l’aéroport international, longtemps bloquée par les indépendantistes. Les gendarmes invoquent, comme toujours, la légitime défense, l’homme se trouvant dans un pick-up qui les aurait percutés. Mais les militants indépendantistes locaux de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) ont donné une autre version des faits. Selon eux ce sont des automobilistes qui ont profité du déblaiement de la route par les forces de l’ordre pour passer « à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route ». Et ils accusent les milices loyalistes de ce crime. Quoi qu’il en soit, c’est la huitième personne à perdre la vie depuis le début de la révolte, des morts à mettre au bilan de la politique néo-coloniale de la France.

L’Ocean Viking, le navire-ambulance de l’ONG SOS Méditerranée, basée à Marseille, a secouru 64 personnes, dont 12 mineurs non accompagnés, lors de deux opérations de sauvetage au large de la Libye. Ces migrants étaient principalement originaires du Bangladesh, de l’Érythrée, du Pakistan et d’Éthiopie. Les autorités italiennes, qui mettent régulièrement des bâtons dans les roues des ONG humanitaires, ont ordonné au bâtiment de débarquer les rescapés au port de Marina di Carrera, dans le nord-ouest de l’Italie soit… à plus de 1 000 kilomètres de l’endroit où avant eu lieu le sauvetage. SOS Méditerranée a secouru plus de 40 000 personnes depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. En 2023, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations, 3 155 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté la traversée depuis les côtes africaines pour rejoindre l’Europe. Et il faut en ajouter 923 autres depuis janvier. Stop à l’hécatombe, ouvrez les frontières !

Sur demande du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général publie chaque année un rapport qui répertorie les violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflits dans le monde et liste en annexe les responsables de ces violations, qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements ou violences sexuelles. L’ambassadeur israélien aux Nations unies a protesté après avoir été notifié de l’ajout de l’armée israélienne à cette « liste de la honte » qui doit être publiée le 18 juin. L’an dernier, les forces armées russes et groupes armés « affiliés » opérant en Ukraine avaient fait leur apparition sur cette liste mais pas Israël. L’inscription d’Israël cette année est « une décision complètement justifiée du secrétaire général, même si elle aurait dû être prise depuis longtemps », a déclaré Louis Charbonneau, de l’ONG Human Rights Watch, qui a réclamé également l’inscription du Hamas et d’autres groupes djihadistes palestiniens. Alors bien sûr cela ne ramènera pas à la vie les dizaines de milliers d’enfants palestiniens tués par l’État sioniste depuis des décennies mais c’est une mesure symbolique qui met à mal la culture d’impunité dont a bénéficié pendant trop longtemps Israël auprès de l’opinion occidentale.

Près de 350 000 visiteurs en situation de handicap, dont 3 000 à 4 000 en fauteuil roulant et 4 400 para-sportifs, sont attendus en région parisienne lors des Jeux olympiques et paralympiques. Pour eux, se déplacer sera un véritable problème. En effet sur toutes les lignes de métro existantes, seule la 14 est conçue pour les accueillir. Ils devront donc se débrouiller avec le tramway et les lignes de bus ou emprunter… des taxis. Les organisateurs de Paris 2024 ont promis la présence de 1 000 taxis « adaptés » qui viendront encore grossir la circulation automobile que l’on prévoit déjà fortement perturbée avec zones interdites, routes barrées, parkings fermés, etc. Une belle pagaille en perspective. Et si ce sera déjà difficile pour les Franciliens et les touristes ordinaires, cela risque d’être une véritable galère pour les personnes à mobilité réduite. Comme le dit la maxime « gouverner, c’est prévoir ! » Mais là ceux qui gouvernent n’ont pas prévu grand-chose.

Selon une étude réalisée par l’Ifop, à la demande de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), une personne sur deux n’a pas pris le train au cours des douze derniers mois. Le prix excessif du transport sur rail est l’argument qui arrive en premier (53 %) chez ceux qui choisissent un autre moyen de mobilité. Le TGV pâtit plus de cette mauvaise image de marque que le TER. 61 % de ceux qui boycottent le train à grande vitesse inscrivent les prix prohibitifs dans le top 5 des raisons de leur refus. Et même lorsque les destinations sont à plus de 500 kilomètres, le train n’est que la troisième option avec 18 % d’utilisateurs, derrière l’avion (30 %) et la voiture (52 %). Et si le train reste, de très loin, le moyen de transport le moins polluant, les pouvoirs publics ne font pas grand-chose pour augmenter son attractivité en termes de régularité, d’entretien, de places de parking dans les gares mais aussi de tarifs. N’est-il pas aberrant qu’aujourd’hui certains trajets soient moins chers en avion qu’en train ?

Les salariés du Carrefour Grand Littoral à Marseille étaient très majoritairement en grève samedi 8 juin. Mobilisés dès le petit matin pour bloquer la livraison, ils se sont fait voir et entendre dans la galerie commerçante toute la journée, à grands renforts de tambours et autres cornes de brume. « Les cadres nous aideraient presque : ils font une opération escargot en caisse, parce qu’ils ne savent pas y faire », ironisait une des grévistes sur le piquet. À l’origine du ras-le-bol : la dégradation de leurs conditions de travail (avec un gel des embauches et un recours massif aux contrats précaires) et de salaire depuis le passage en location-gérance il y a deux ans. « On ne travaille plus que pour manger, dormir et venir travailler. » Comble de l’affront, dans les différents magasins de la région dépendant de la même gérance (Label’Vie), la prime de participation aux bénéfices a été très inégalitaire : à peine 150 euros pour les salariés de Grand Littoral, mais de l’ordre de 1500 euros pour celles et ceux de Port-de-Bouc ou de Bonneveine… et rien du tout pour les salariés de Vitrolles ! Comme ceux de Vitrolles qui s’étaient mobilisés en début de semaine, les grévistes promettent de ne pas en rester là : ils réclament une prime de 1500 euros pour toutes et tous, et une augmentation de salaire de 10 % pour suivre l’inflation.