NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Brèves

L’actualité en bref

Depuis le début de l’année, 10 170 migrants sont parvenus à traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni, soit une augmentation de plus de 35 % des arrivées depuis les côtes du Nord-Pas-de-Calais par rapport à l’an dernier. Beaucoup viennent d’Afghanistan, d’Iran et de Turquie. Un chiffre qui tombe en pleine campagne pour les législatives anticipées, où les politiciens de tout poil ont mis le thème de l’immigration clandestine au cœur du débat politique. Le leader travailliste, Keir Starmer, a profité de l’occasion pour railler le gouvernement conservateur qui, selon lui, « a perdu le contrôle de nos frontières » et a qualifié de gadget la loi visant à expulser des milliers de demandeurs d’asile vers le Rwanda. Mais il a promis, s’il devient Premier ministre, de déployer des moyens inspirés de la lutte antiterroriste pour lutter « contre les gangs des passeurs ». Sauf que nombre d’exemples dans d’autres pays d’Europe montrent que la pseudo-lutte contre les gangs de passeurs se réduit le plus souvent à empêcher les migrants d’arriver à bon port, sans être trop regardant sur les moyens. Voir l’exemple de Frontex. Et il ne faut pas être grand clerc pour prévoir que c’est ce genre de politique que Starmer mettra en place.

Le procès d’Alain Gardère se poursuit devant la 11e chambre correctionnelle de Paris. Proche de Sarkozy, cet ancien responsable de la police, devenu préfet, est jugé pour seize faits allant de l’abus d’autorité en vue de faire échec à la loi, corruption passive par agent public en passant par des recels d’abus de biens sociaux et des prises illégales d’intérêts. Un exemple parmi d’autres : avec sa compagne il s’était fait payer une semaine de vacances en Corse par les entreprises de sécurité qu’il était chargé de surveiller et de superviser en tant que directeur d’un organisme officiel, le Conseil national des activités privées de sécurité. En fait l’enquête de sept ans, menée par l’Inspection générale de la police nationale, a montré que Gardère, en échange de petits services et de passe-droits, ne payait pas grand-chose de sa poche. Mais ce type de relations troubles entre membres de la haute fonction publique et milieux d’affaires est courant et le plus souvent tout à fait légal. Ce qui est notamment le cas du « pantouflage » qui permet à de hauts fonctionnaires de passer au privé en emportant avec eux leurs carnets d’adresses et leurs réseaux d’influence. Gardère a eu le tort de franchir la ligne jaune sans assurer ses arrières.

La grève appelée par un syndicat de contrôleurs aériens perturbe fortement les vols à l’aéroport parisien d’Orly ce week-end avec jusqu’à 70 % d’annulation. Les aiguilleurs du ciel, qui ont récemment obtenu des hausses de salaire, réclament cette fois l’embauche de davantage de personnel pour éviter une situation de sous-effectifs à l’horizon 2027. Le trafic aérien avait déjà été fortement perturbé le 25 avril dernier sur l’ensemble des aéroports français et par ricochet en Europe, à cause d’une précédente grève. Un accord salarial avait été conclu à la dernière minute avec le principal syndicat du secteur, le SNCTA, mais trop tard pour éviter des milliers d’annulations. Et les mouvements de grève risquent de se poursuivre puisque, parallèlement à cette mobilisation, l’Usac-CGT a déposé un préavis de grève jusqu’au 30 mai pour protester contre l’affaiblissement du « maillage territorial » prévu par la réforme du contrôle aérien. Les contrôleurs défendent tout à la fois leurs salaires, leurs conditions de travail et l’avenir de leur profession. Et ils ont raison de se battre.

Dans une tribune libre publiée dans Mediapart sous le titre : « Leur choix de la smicardisation », Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, donne ds informations intéressantes sur le smic. Il écrit notamment : « Avec un million de plus en deux ans, ce sont désormais plus de trois millions de travailleurs qui se retrouvent au smic – plus encore avec les agents de la fonction publique. C’est près d’un salarié sur cinq. C’est ce que le gouvernement appelle la « smicardisation », dont une de ses « solutions » pourrait être, par exemple, la remise en cause de l’indexation automatique du smic sur l’inflation. Autrement dit, traiter le problème en effaçant le symptôme, plutôt que de s’attaquer à la cause, l’absence d’augmentation des salaires. » Et de rappeler notamment que près de 60 % des salariés payés au smic sont des femmes et que le dernier « coup de pouce » au smic, c’est-à-dire une augmentation au-delà de son indexation automatique si l’inflation dépasse 2 %, remonte à plus de dix ans, en 2012. Au sein de l’Union européenne, le smic français se classe en sixième position et ne permet pas de vivre décemment. Et de préconiser de le faire passer de 1 766 euros brut mensuels à l’heure actuelle à 2 000 euros. Mais, pour cela, il faudra se battre.

Olivier de Scitivaux de Greische, 64 ans, un ancien prêtre, a été reconnu « coupable de viols et agressions sexuelles aggravées », par la cour d’assises d’Orléans. Il a été condamné à une peine de 17 ans de réclusion, assortie d’une période de sûreté de 10 ans. Avant le jugement il avait déclaré devant la cour : « Je reconnais, puisqu’il faut utiliser les mots, les attouchements, les caresses, les fellations, les pénétrations digitales et péniennes, l’ensemble des faits. » Ses victimes principales étaient trois frères, mineurs au moment des faits qui se sont produits jusqu’au début des années 2 000. Pourtant, les premières alertes avaient été émises auprès du diocèse dès les années 1980, puis des familles ou des animatrices de l’aumônerie en 1998. Sans que sa hiérarchie intervienne. Et, au-delà du fait divers sordide, il faut rappeler que l’Église catholique est depuis des années secouée par des scandales de pédocriminalité dans le monde entier, et régulièrement accusée de fermer les yeux et d’ignorer les victimes. En France, un rapport rendu en octobre 2021 estimait qu’en 70 ans, environ 330 000 personnes avaient été agressées lorsqu’elles étaient mineures au sein de l’Église, par des religieux ou des laïcs. Comme aurait pu le dire Jésus : « Ne laissez pas venir à moi les petits enfants. »

La « préparation opérationnelle à l’emploi individuelle » est un dispositif financé par France Travail jusqu’à 3200 euros par personne et censé déboucher sur un contrat de travail à l’issue d’une formation de 400 heures maximum. Des centres de formation en lien avec des boîtes douteuses se sont mis sur le créneau et engrangent l’argent en laissant les stagiaires dans la nature ! C’est le cas du centre Kelly formation à Montreuil, en lien avec la société MK Finance. Sauf que cette fois-ci les stagiaires ne se laissent pas faire et s’organisent avec le soutien de la CGT chômeurs, de la CGT France Travail et de SUD emploi ! Le 24 mai ils sont allés collectivement demander des comptes au centre de formation et à France Travail. Résultats : le directeur (absent ce jour-là et joint par téléphone) a promis un rendez-vous le 31 mai et la représentante de la direction régionale (barricadée dans l’agence de Montreuil protégée par la police) a promis d’enquêter sur la situation… Une chose est sûre : les stagiaires sont déterminés et iront jusqu’au bout pour pouvoir faire aboutir leur projet professionnel. Plutôt que de tripler les contrôles sur les chômeurs, Attal devrait tripler les contrôles sur les centres de formation bidons.

Le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a annoncé que des élections législatives anticipées auront lieu le 4 juillet. Les travaillistes devançant d’au moins 20 points les conservateurs dans les sondages ont de bonnes chances de former le prochain gouvernement. Pas de quoi faire trembler la bourgeoisie. Car depuis des mois le leader travailliste, Keir Starmer, répète à l’envi que son gouvernement sera pro-business, contre les grèves et fera mieux que les tories pour combattre l’immigration clandestine. De plus, il s’affiche comme un chaud partisan d’Israël et ne promet pas grand-chose pour redresser le Service national de santé en plein déliquescence, ou le système éducatif en crise permanente. Comme preuve de sa bonne volonté il a écarté des listes des candidats de son parti aux futures élections celles et ceux qui, au cours des derniers mois, ont appuyé les mouvements sociaux, se sont montrés sur des piquets de grèves, ou ont soutenu les migrants et les Palestiniens. Un politicien bourgeois bien sous tous rapports.

Patrick Pouyanné, le président directeur général de TotalEnergies, a été réélu sans surprise à son poste par l’assemblée générale des actionnaires qui s’est déroulée au siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense, dans les Hauts-de-Seine. Une assemblée tenue sous haute surveillance policière pour empêcher les militants écologistes de la perturber comme ils l’avaient fait l’an dernier. Ces derniers, au nombre de plusieurs centaines, ont finalement manifesté à Paris intra muros devant les locaux du gestionnaire d’actifs Amundi, l’un des actionnaires principaux du grand groupe pétrolier. De son côté, Pouyanné, toujours égal à lui-même, a redit sa volonté de continuer à développer ses activités pétrolières et gazières malgré les graves atteintes à l’environnement qu’elles provoquent, et, de plus, au mépris des droits des populations locales au sein desquelles sont implantées ses salissantes activités. Une stratégie climaticide dénoncée par nombre de scientifiques mais qui à l’appui de Macron et compagnie, toujours prêts à défendre un des fleurons les plus polluants de l’économie nationale.

Sans doute convaincu par le fait que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures tambouilles politiques, Gabriel Attal, dans un bilan d’étape de ses concertations sur la délinquance des mineurs, a annoncé qu’un projet de loi « avant la fin de l’année » permettrait la mise en place d’une forme de « comparution immédiate » des jeunes à partir de 16 ans et l’atténuation de l’excuse de minorité. Deux mesures qui figurent dans le Code de justice pénale des mineurs et que défendent les syndicats de magistrats qui font valoir que le problème principal auquel se heurte aujourd’hui la justice des mineurs est non la législation en place mais le manque criant de moyens. Mais de cela Attal n’en parle pas. Il fait de la com…